Le président russe a déclaré soutenir la candidature du maréchal égyptien Abdelfattah al-Sissi à la présidentielle, lors d'une rencontre à Moscou avec l'homme fort de l'Égypte, tombeur des Frères musulmans.
En visite en Russie pour discuter de coopération, le maréchal Abdelfattah al-Sissi, favori de la présidentielle et homme fort de l'Égypte depuis qu'il a déposé Mohamed Morsi, a obtenu ce qu’il était officieusement venu chercher. En l’occurrence le soutien du président russe Vladimir Poutine.
Ce dernier a en effet déclaré soutenir la décision du maréchal Abdelfattah al-Sissi de se présenter à la présidentielle en Égypte, lors d'une rencontre à Moscou. Et ce, alors que le maréchal égyptien, très populaire dans son pays, n’a pas encore officiellement déclaré sa candidature, même s’il ne fait plus mystère de ses intentions.
"Je sais que vous avez pris la décision de présenter votre candidature à la présidentielle en Egypte. [...] Je vous souhaite en mon nom et au nom du peuple russe de rencontrer le succès", a déclaré Vladimir Poutine à Abdelfattah al-Sissi, selon des images diffusées par la télévision russe.
Le maréchal ne peut que se satisfaire de ce soutien public de Vladimir Poutine, sachant que cette rencontre, attendue par de nombreux Égyptiens, ne figurait pas sur le programme officiel de la visite qu’il effectue avec son ministre des Affaires étrangères Nabil Fahmi. Les deux responsables égyptiens devaient "discuter des relations entre les deux pays et de coopération bilatérale" dans un format "2+2" avec leurs homologues Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou, ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense, selon un communiqué de l'armée égyptienne.
Une aubaine pour la Russie
Toujours est-il que le réchauffement entre les militaires égyptiens et la Russie, qui n’est pas sans rappeler l’ère du président Gamal Abdel Nasser, intervient en plein refroidissement des relations entre l'Égypte et les États-Unis. L’administration Obama avait fortement critiqué par la destitution de Mohamed Morsi et la répression sanglante des manifestations organisées par les Frères musulmans. Pis, elle a officiellement gelé le 10 octobre une partie de son aide à l'Égypte.
Du côté de Moscou, la détérioration des relations entre Le Caire et Washington est une aubaine. En se plaçant du côté des militaires, les Russes misent sur l’avenir, l’Égypte étant le pays arabe le plus peuplé. Un enjeu stratégique pour la Russie, qui tente de rester influente en Méditerranée et dans le monde arabe, après avoir perdu le colonel Kadhafi, en 2011 et s’être mis à dos les monarchies du Golfe, en raison de son soutien indéfectible au régime syrien.
En novembre, un mois après le gel de l’aide américaine, le Kremlin annonçait qu'elle livrerait au Caire des systèmes de défense antiaérienne et qu'elle discutait de la livraison d'avions et d'hélicoptères à l'armée. Le montant des contrats atteindrait 2 milliards de dollars, selon la presse russe.
Avec AFP