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Référendum : Fabius appelle l’UE à réviser ses relations avec la Suisse

Au lendemain du vote helvète sur l’instauration de quotas d’immigration, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a estimé que ce scrutin impliquait une révision des relations entre l’Union européenne et la Suisse.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé, lundi 10 février, l’Union européenne à réviser ses relations avec la Suisse, après le référendum de la veille, qui a avalisé le rétablissement de quotas d’immigration au sein de la Confédération helvétique.

Sur RTL, Laurent Fabius a estimé que ce vote était préoccupant et qu’il signifiait une volonté de la Suisse de se refermer sur elle-même, notamment vis-à-vis de ses partenaires européens, sachant que plus de 80% des "immigrés" sont des ressortissants de l'UE (France, Allemagne, Autriche, Italie).
 

"C'est paradoxal puisque la Suisse fait 60 % de son commerce extérieur avec l'UE et vit très largement de l'UE", a-t-il expliqué lors d'un entretien accordé à la radio française. Cette décision du peuple helvète constitue une "mauvaise nouvelle à la fois pour l'Europe et pour les Suisses", a-t-il ajouté.

"Il va falloir renégocier"

En dépit de sa bonne santé économique, Fabius a jugé que, seule, la Suisse "ne représentait pas une puissance économique considérable". Le chef de la diplomatie française a rappelé que l’UE et la Suisse étaient liées par toute une série d’accords, notamment sur la libre circulation des travailleurs.

"Il y a une clause dite de guillotine qui fait que si l'un des éléments est mis en cause, en l'occurrence, là, la libre circulation des travailleurs, tout tombe. Donc ça veut dire qu'il va falloir renégocier", a-t-il déploré.

Selon les lois de la Confédération, le gouvernement dispose de trois années pour procéder à l’application du projet de loi avalisé par le vote de dimanche.

Merkel estime que le vote pose des "problèmes considérables"

De son côté, l’Allemagne, premier partenaire commercial de la Suisse, considère que le vote suisse pose des "problèmes considérables". "Les relations étroites qui lient la Suisse à l'Union européenne apportent des deux côtés aux populations de grands avantages et la liberté de circulation est au coeur de ces liens étroits", s’est inquiété lundi Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, lors de la conférence de presse régulière du gouvernement.

"La liberté de circulation est pour nous un bien de haute valeur, la chancelière l'a toujours souligné, il appartient désormais à la Suisse, au gouvernement suisse, après le résultat de ce référendum, de se rapprocher de l'UE et d'expliquer comment elle entend composer avec ce résultat", a-t-il poursuivi, précisant: "Les institutions européennes tireront alors toutes les conséquences politiques et juridiques de ce vote."

Avec Reuters