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Concurrence : l'UE estime avoir obtenu les concessions nécessaires de Google

La Commission européenne a annoncé voir d'un bon œil les dernières propositions soumises par Google visant à mettre un terme à une enquête pour abus de position dominante lancée fin 2010.

Bruxelles 1, Google 0. C'est ce que suggère l'annonce faite le mercredi 5 février par la Commission européenne. Joaquin Almunia, le Commissaire à la concurrence pour l'Union européenne (UE), a indiqué que les dernières propositions soumises par Google "répondent aux inquiétudes de la Commission" quant aux éventuelles pratiques anti-concurrentielles du géant américain du web.

Google a, ainsi, proposé d'insérer sur son moteur de recherche trois alternatives de concurrents à chaque fois qu'il mettait en avant l'un de ses services (tel que Google Shopping, ou Google Finance). Ces liens alternatifs seront placés au même endroit dans la page de résultats que les solutions maison de la firme de Mountain View.

C'est la troisième proposition que Google soumet à la Commission depuis le début de l'enquête européenne lancée en 2010. Jusqu'à présent, l'UE a toujours trouvé les offres de la multinationale américaine trop timorées. Joaquin Almunia a lui-même reconnu que les discussions avaient été "longues et difficiles".

Des concurrents toujours pas satisfaits

L'Union européenne avait lancé son enquête suite à la plainte de plusieurs concurrents de Google, dont Microsoft. Ces autres acteurs du web arguaient que le numéro 1 de la recherche sur le Net profitait de son quasi-monopole en Europe pour mettre en avant ses propres services (Google News, Google Finance,...) sans accorder la même visibilité aux solutions concurrentes.

En ce sens, la dernière proposition de Google devrait les remplir d'aise. Ce n'est pourtant pas le cas. Car la Commission européenne a fait savoir que ces concurrents ne pourront pas tester la nouvelle version du moteur de recherche de Google pour l'Europe avant d'accepter ou non de clore l'enquête. Joaquin Almunia leur fera simplement parvenir par courrier les modifications proposées et attendra leur retour. "Un accord sans test par les autres parties concernées serait un énorme échec", a regretté sur le site de la chaîne américaine Bloomberg David Wood, l'un des avocats des concurrents de Google.

En cas d'abandon de la procédure européenne, Google échapperait au risque de devoir payer une amende pouvant s'élever à 2,15 milliards d'euros.