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L’Espagne et l’Europe se mobilisent pour soutenir le droit à l’IVG

Les défenseurs du droit à l’IVG ont manifesté, samedi, à Madrid mais aussi en France et au Royaume-Uni pour dénoncer un projet de loi, approuvé par le gouvernement de Mariano Rajoy, réduisant à néant le droit à avorter en Espagne.

Ils sont venus de toute l’Espagne mais aussi de France ou encore du Royaume-Uni. Les défenseurs de l’IVG ont manifesté, samedi 1er février à Madrid, par milliers contre le projet de loi espagnol supprimant quasiment le droit à avorter.

"C'est une énorme mobilisation. Nous sommes venus dire au gouvernement que nous sommes nombreux à refuser que nous retournions 40 ans en arrière", a affirmé Begona Piñero de l'association Las Comadres des Asturies (nord de l'Espagne), à l'origine de la manifestation et d'un "train pour la liberté" parti de Gijon (nord).

Une délégation s’est rendue au Congrès des députés pour remettre un manifeste intitulé "Droit à décider : je décide", a expliqué Puy Zaton, du collectif "Décider nous rend libres", qui regroupe plus de 300 associations. "La maternité se protège par l'information, l'éducation, la santé pour tous, l'accès à des salaires justes et des emplois dignes et à des postes de responsabilité", écrit le collectif dans ce manifeste.

"Avortement libre" criaient les manifestants dont certains portaient un gilet violet, la couleur symbole des manifestations féministes, et qui étaient aux abords du Congrès.

"Gallardon, démission", a alors crié la foule, visant le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon, qui a porté le projet.

Le texte actuel, voté sous l'ancien gouvernement socialiste, autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du fœtus ou de grave danger physique ou psychique pour la mère. Mais le gouvernement de Mariano Rajoy a approuvé un projet de loi qui supprime l'avortement en Espagne sauf en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable.

Mobilisation à Paris et à Londres

Ailleurs en Europe, des manifestations ont également été organisées, notamment en France et au Royaume-Uni. Plusieurs milliers de femmes et d'hommes sont ainsi descendus dans les rues de Paris et de plusieurs villes de France pour défendre le droit "fondamental" à l'avortement en Espagne. Selon le Planning Familial, une des associations organisatrices, les participants étaient 40 000 en France, dont 30 000 à Paris.

Plusieurs femmes portaient des aiguilles à tricoter sur la tête pour rappeler les risques des avortements clandestins. "Plus jamais la mort d'une femme pour un refus d'avortement", scandaient les manifestants.

Des rassemblements ont également eu lieu dans une vingtaine de villes de province, dont Bordeaux, Marseille, Montpellier, Nantes, Strasbourg et Toulouse, selon le Planning familial.

Avec AFP