
Alors que de nouveaux combats éclatent chaque jour à Bangui, près de 60 000 Centrafricains ont quitté la capitale pour rejoindre, juste en face, la République démocratique du Congo. Reportage à Zongo, de notre envoyé spécial Mehdi Meddeb.
À l’heure où les combats et les pillages se poursuivent à Bangui, capitale centrafricaine ravagée par les violences interreligieuses, près de 60 000 habitants ont trouvé refuge de l'autre côté de la rivière Oubangui, à Zongo, en République démocratique du Congo. Reportage de notre envoyé spécial Mehdi Meddeb.
"Ce qui se passe là-bas peut nous arriver aussi"
Wivine héberge et nourrit ses sept cousins éloignés venus de Bangui trouver refuge dans sa maison, située dans la localité congolaise de Zongo, dans la province de l'Équateur. Une lourde tâche qui n’effraie pas la femme âgée d’une quarantaine d’années.
Rien de plus normal pour celle qui a dû fuir sa maison il y a quelques années. "Chez eux ça ne va pas, il y a la guerre. Il faut donc bien les recevoir, c'est normal, il faut ouvrir notre cœur à nos frères. C'est difficile de les accueillir correctement car il manque de la nourriture, mais on se débrouille", explique la cousine congolaise à FRANCE 24.
"La situation à Bangui nous préoccupe aussi car ce qui se passe là-bas pourrait nous arriver. Et nous serions peut-être amenés à fuir en Centrafrique, où ils nous accueilleraient" poursuit-elle.
Malgré la difficulté des conditions de vie, tous les réfugiés retrouvent à Zongo ce qui leur manquait tant à Bangui : la sécurité. Chantal, une Centrafricaine d’une cinquantaine d’années, apprécie de goûter à nouveau au calme. "Ici, nous n'entendons pas les détonations", confie-t-elle à FRANCE 24. "Nous sommes quand même en sécurité et en paix. Nous restons ici pour que le pays retrouve d'abord la paix. S'il y a la paix, on pourra rentrer".
La Centrafrique est plongée dans la crise depuis mars 2013, quand une rébellion à majorité musulmane a renversé le gouvernement, déclenchant une spirale de violences dont les civils sont les premières victimes. Le conflit a fait des centaines de milliers de déplacés.