
Les opposants au président ukrainien Viktor Ianoukovitch ont évacué lundi le ministère de la Justice à Kiev, qu'ils occupaient depuis dimanche soir. Un signe de bonne volonté pour la reprise des négociations.
Un peu moins de 24 heures après avoir commencé à occuper le ministère de la Justice, les manifestants ukrainiens anti-gouvernement ont finalement consenti à évacuer le bâtiment, tout en continuant à en bloquer l’accès.
De leur côté, les autorités ukrainiennes ont annoncé qu'elles n'appliqueraient pas l'état d'urgence. Un peu plus tôt dans la journée, elles avaient brandi cette menace afin de mettre fin au blocage.
Poursuite des négociations
Les opposants ont par ailleurs déclaré vouloir poursuivre les négociations avec le pouvoir jusqu'ici au point mort. Des négociations entre les deux camps avaient été entamées samedi, lorsque le président Ianoukovitch a offert une main tendue à l’opposition en leur proposant notamment les postes les plus élevés du gouvernement. Mais les chefs de la contestation ont affiché leur détermination à poursuivre la "lutte" afin de notamment obtenir une élection présidentielle anticipée.
Soulignant que ces derniers jours, la situation était revenue au calme sur la place de l'Indépendance - haut lieu du mouvement de contestation qui a commencé il y a plus de deux mois -, ils ont averti que "la patience des gens mis en colère par la surdité du pouvoir peut atteindre ses limites à tout moment".
Radicalisation du mouvement
Le mouvement de protestation s'est brusquement radicalisé la semaine dernière, donnant lieu à des scènes de guérilla urbaine qui ont fait plusieurs morts à Kiev. La situation s'est également envenimée dans les régions, où les contestataires ont multiplié les actions contre des bâtiments publics.
Une session extraordinaire du Parlement ukrainien consacrée à la situation politique doit s’ouvrir mardi, ainsi qu'un sommet entre l'Union européenne et la Russie. Mais ce rendez-vous s’annonce particulièrement difficile, les relations entre Bruxelles et Moscou se trouvant quelque peu dégradées par cette crise et des accusations mutuelles d'ingérence.
Avec AFP