Le parquet russe n'exclut pas de délivrer un mandat d'arrêt international contre le père de la fillette franco-russe enlevée en France par sa mère, en mars. Il l'accuse d'avoir illégalement quitté la Russie avec sa fille, en septembre 2008.
AFP - La Russie étudie la possibilité d'émettre un mandat d'arrêt international contre Jean-Michel André, qui est accusé d'avoir enlevé sa fille franco-russe, Elise, en Russie en septembre 2008, ont indiqué vendredi les enquêteurs du Parquet russe.
"En ce moment nous rassemblons les éléments pour peut-être mettre en examen M. André. La situation doit encore être étudiée, ensuite nous pourrons régler la question de sa mise en accusation et de l'émission d'un mandat d'arrêt", a déclaré le chef du comité d'enquête du Parquet, Alexandre Bastrykine, cité par l'agence Ria Novosti.
Selon un communiqué de cette institution, le père de la petite Elise fait toujours l'objet d'une enquête en Russie pour enlèvement.
"L'enquête a établi que le citoyen français Jean-Michel André et un complice non identifié ont enlevé l'enfant et ont quitté illégalement le territoire de la fédération de Russie", indique le Parquet.
La petite Elise, 3 ans et demi, a été à nouveau enlevée fin mars en France. Sa mère a été arrêtée dimanche en Hongrie en compagnie de la fillette. Elle y restera en détention provisoire jusqu'au 25 mai dans l'attente de la mise en oeuvre d'une éventuelle procédure d'extradition vers la France.
Elise est rentrée avec son père en France.
Des consultations entre la France et la Russie ont commencé vendredi à Moscou. "Nous espérons aboutir à un compromis pour régler cette situation compliquée", a indiqué un porte-parole de la diplomatie russe, cité par Ria Novosti.
A Paris, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a annoncé vendredi dans un communiqué la présence à Moscou "d'une mission d'experts français" de son ministère et de celui de la Justice "afin de traiter de la problèmatique générale des différends familiaux franco-russes".
"Une première réunion de travail avec les autorités russes" se tenait vendredi, avec l'évocation probable du "cas particulier d'Elise André", a précisé le ministre.
"Nous souhaitons développer un dialogue avec les autorités russes afin de définir des moyens d'aider à résoudre de tels différends, la Russie n'étant pas partie de la Convention de La Haye (de 1980 sur les déplacements illicites d'enfants entre pays) et en l'absence d'accord bilatéral dans ce domaine", a souligné Bernard Kouchner. "Il s'agira toujours d'avoir à l'esprit l'intérêt des enfants et le souci de trouver des solutions durables", a-t-il dit.
Quelque 300 dossiers d'enfants dont les parents séparés, de nationalité différente, se disputent la garde, sont traités chaque année par la France. Parmi eux, une douzaine concerne la Russie, une soixantaine l'Algérie et une dizaine les Etats-Unis, selon le ministère français des Affaires étrangères.