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Reportage : le difficile retour des déplacés en Centrafrique

Au lendemain de son élection, la nouvelle présidente de la République centrafricaine Catherine Samba-Panza a appelé les milliers de déplacés à rentrer chez eux. FRANCE 24 est allé à la rencontre de l'un d'entre eux, le pasteur Narlais Ngoualesso.

Après des semaines d'exil, le pasteur Narlais Ngoualesso, sa femme et ses cinq enfants sont rentrés chez eux. Ils avaient fui la Centrafrique pour se réfugier en République démocratique du Congo, après de violents incidents dans leur quartier de Bangui entre les ex-rebelles de la Séléka et les milices chrétiennes anti-Balaka.

"Mon bébé des fois, on le met ici et ce jour-là, la balle est tombée comme ça", raconte à FRANCE 24 ce pasteur de Bangui en montrant le berceau de son enfant. "On a vu que la situation était devenue très difficile et il a fallu trouver un endroit ailleurs", poursuit-il.

La femme de Narlais Ngoualesso est contente d’être revenue chez elle, mais elle n’oublie pas les incidents qui ont menacé sa famille : "Ici, il y a des enfants qui sont petits. S’il y a encore quelque chose qui ne va pas, on va encore courir pour y échapper. C’est cela qui me fait peur".

Le pasteur explique qu’il ne peut pas retourner dans son église car elle est entourée de membres des Séléka. Il pense cependant qu’il est essentiel pour les siens d’essayer de retrouver une vie normale, dans leur quartier, alors que la nouvelle présidente du pays Catherine Samba-Panza lance un appel à l’apaisement : "Je suis sûr que cela va aller mieux, puisqu’elle va jouer la neutralité. La plupart des lieux que tenait la Séléka sont déjà détruits et la plupart d’entre eux sont partis. Présentement, je me sens un peu en sécurité".

Des milliers de déplacés centrafricains, qui ont fui les violences, ne sont pas encore rentrés chez eux. La nouvelle présidente espère réussir à pacifier le pays et les convaincre de retrouver leurs villes.