Le dirigeant syrien Bachar al-Assad, lors d’une interview accordée à l’AFP, a accusé la France d'être assujettie au Qatar et à l’Arabie saoudite. Il a déclaré qu’il se représenterait probablement à la présidentielle syrienne en juin.
"Paris est le vassal de Doha et de Riyad". Le dirigeant syrien Bachar al-Assad, qui a accordé une interview à l’AFP dimanche 19 janvier au palais du Peuple à Damas, a sévèrement critiqué la France. Il l'a accusée de n’œuvrer de que pour percevoir les "pétrodollars".
La France "n’est qu’un État marionnette, qui met en œuvre les politiques du Qatar, c’est aussi le chemin que prennent les relations entre la France et l’Arabie saoudite", a déclaré le leader syrien, lors d'un des rares entretiens accordés à la presse française depuis le début du conflit en Syrie, en mars 2011.
La France est l’un des piliers de soutien de l’opposition syrienne, aux côtés du Qatar et de l’Arabie saoudite. C’est également l’un des premiers pays à avoir appelé Bachar al-Assad à quitter le pouvoir.
"Comment les pétrodollars peuvent-ils faire oublier les principes des responsables occidentaux, notamment français, qui acceptent de vendre les principes de la Révolution française, en échange de quelques milliards de dollars ?", s’est encore interrogé le dirigeant syrien, accusant les nations occidentales et les pays du Golfe de participer à "l’exportation du terrorisme à l’intérieur de la Syrie".
Pour Assad, Genève-2 doit s’attaquer au terrorisme
À 48 heures de l’ouverture de la conférence de paix, dite de "Genève-2", le 22 janvier, le président syrien, qui envoie une délégation à la table des négociations, a assuré que la priorité des pourparlers de paix devait être la lutte contre le terrorisme. "Nous pouvons dire que nous réalisons des progrès dans la lutte anti-terroriste, mais cela ne signifie pas que la victoire est imminente", a-t-il nuancé, ajoutant que si "la Syrie venait à perdre la bataille, le chaos s’installerait dans tout le Moyen-Orient".
Par conséquent, a-t-il poursuivi, "la conférence de Genève doit aboutir à des résultats clairs concernant la lutte contre le terrorisme […]. Cela serait la décision, le résultat le plus important de la conférence. Tout résultat politique qui ne comprendrait pas la lutte contre le terrorisme n’aurait aucune valeur". Bachar al-Assad a par ailleurs rejeté toute distinction entre les rebelles et les djihadistes, qui se livrent pourtant depuis deux semaines à de sanglants affrontements. L’opposition, elle, a fait du départ de Bachar al-Assad sa principale revendication en vue de la conférence de paix.
Le chef d'État de 48 ans, qui a succédé, en 2000, à son père Hafez al-Assad, dirigeant de la Syrie pendant 30 ans, ne compte vraisemblablement pas céder sa place. Lors de l’entretien accordé à l’AFP, il a assuré qu’il y avait de "fortes chances" qu'il se porterait candidat à la présidentielle en juin prochain. "Je considère que rien ne m’empêche de me porter candidat, a-t-il ajouté. Si l’opinion le souhaite, je n’hésiterai pas une seconde à le faire."
Avec AFP