Les administrateurs du constructeur français PSA ont validé, dimanche, leur feuille de route vers une recapitalisation. Elle prévoit l’entrée du chinois Dongfeng à part égale avec l’État français.
C'est une nouvelle ère pour PSA Peugeot Citroën. Après plus de quatre heures de discussions lors d’un conseil de surveillance crucial pour l’avenir du constructeur français, les administrateurs ont validé, dimanche 19 janvier, le projet d’augmentation du capital du groupe.
Selon “Les Échos”, cette opération - qui doit permettre d'injecter 3 milliards d’euros dans le capital de PSA - se déroulera en deux temps. “D’abord via une augmentation de capital réservée de 1,5 milliard d’euros, qui devrait voir l’État français et le constructeur automobile chinois Dongfeng entrer au capital à part égale : soit environ 14 % du capital chacun, pour un investissement autour de 750 millions d’euros, avec un prix de souscription qui devrait être compris entre 7,5 et 8 euros.”
Dans une seconde phase, il s’agira de lancer un appel au marché complémentaire, “qui devrait permettre de lever environ 1,5 milliard d’euros, tandis que les salariés se verraient également proposer de souscrire à l’opération”, peut-on lire dans le quotidien économique. Actuellement principal actionnaire avec 25 % du capital, la famille Peugeot, de son côté, “remettrait au pot, ce qui lui permettrait d’avoir le même niveau de représentation, soit environ 14 % du capital.”
Ce montage est loin d'avoir satisfait les marchés financiers. L'action PSA était, en effet, en baisse de 10 % à la Bourse de Paris peu après 17 heures. En cause : le prix des nouvelles actions qui vont être proposées pour financer cette opération. Elles devraient se situer entre 7,5 et 8 euros, soit un rabais de 35 % par rapport au cours du titre à la clôture vendredi.
La Chine, deuxième marché de PSA après la France
Soutenue par le gouvernement français, cette coopération franco-chinoise devrait permettre à PSA de faire face à ses difficultés financières, alors que le groupe a fait état, lundi, d'une baisse de 4,9 % de ses ventes mondiales.
Depuis l’annonce de la recapitalisation dimanche, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif et Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, se sont employés à rassurer l’opinion publique en déclarant d’une même voix que le gouvernement ferait tout pour que “PSA reste français”.
Fragilisé par ses faibles résultats sur le marché européen (-7,3 % l’an dernier), PSA a accentué l'internationalisation de ses ventes. En 2013, le chiffre d'affaires de la marque au lion a augmenté de 42 % hors d'Europe, contre 38 % en 2012, et vise toujours 50 % en 2015. Le compatriote Renault réalise déjà, pour sa part, près de la moitié de ses ventes hors du continent.
En Chine, fer de lance de cette internationalisation et deuxième marché de PSA derrière la France, les ventes du constructeur ont bondi de 26,1 % et devraient, selon le constructeur, poursuivre leur hausse en 2014.
Avec Reuters