![L'émissaire américain George Mitchell fait étape à Ramallah L'émissaire américain George Mitchell fait étape à Ramallah](/data/posts/2022/07/14/1657825467_L-emissaire-americain-George-Mitchell-fait-etape-a-Ramallah.jpg)
Au lendemain de sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, l'envoyé spécial du président américain est à Ramallah pour y rencontrer Mahmoud Abbas. Un exercice diplomatique particulièrement délicat.
L’envoyé spécial du président américain Barack Obama, George Mitchell, poursuit vendredi son voyage dans la poudrière du Proche-Orient avec une étape à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne. Il s’agit de son premier déplacement dans la région depuis l’élection d’un nouveau gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahou.
Confronté à un délicat exercice diplomatique, le vétéran de l’accord de paix du Vendredi Saint de 1998, en Irlande du Nord, n’a pas hésité à durcir le ton face à l’allié traditionnel des Etats-Unis et à se prononcer sans ambigüité pour une solution à deux Etats.
"La politique des Etats-Unis se concentre sur une solution à deux Etats, un Etat palestinien et l'Etat juif d'Israël, coexistant en paix", a-t-il déclaré jeudi.
En surface, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, s’est déclaré ouvert à la discussion. Mais en réalité, le nouveau gouvernement, au sein duquel le radical Avigdor Liebermann mène la politique étrangère, a musclé son discours en faisant de la reconnaissance des frontières actuelles de l’Etat d’Israël par l’Autorité palestinienne un nouveau préalable aux négociations sur de paix.
Un nouvel obstacle sur la voie de la paix
Pour les Palestiniens, les conditions posées par les Israéliens sont inacceptables. Reconnaître les frontières actuelle de l’Etat hébreu reviendrait, selon eux, à renoncer au droit du retour des refugiés dispersés dans les pays voisins.
"Il s'agit d'un obstacle sur la voie de la paix et de la création de deux Etats", a déclaré à l'AFP Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Cette exigence "se heurte aux efforts internationaux et notamment américains en vue d'un règlement de paix".
Zone à risque
"Le processus de paix a atteint un stade critique vues les conditions désormais posées par les deux parties. Le fait que les Israéliens aient refusé de soutenir officiellement une solution à deux Etats indique que nous sommes désormais dans une zone à risque", explique Annette Young, correspondante permanente de France 24 à Jérusalem.
Le gouvernement israélien n’a pas encore tout à fait arrêté ses orientations politiques, a prévenu Lieberman. Mais elles doivent être encadrées par trois principes : l’arrêt des tirs de roquettes provenant de Gaza, la fin du programme nucléaire iranien et l’amélioration de l’économie palestinienne.
Selon une source palestinienne, le président Abbas pourrait se rendre à Washington prochainement. Quant au Premier ministre israélien, il a été invité, jeudi, par l'émissaire spécial américain George Mitchell à rencontrer le mois prochain aux Etats-Unis le président Barack Obama, mais aucune date n'a pu être fixée.