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Référendum en Égypte : large victoire du "oui", selon les premiers résultats

les Égyptiens se sont prononcés mardi et mercredi sur une nouvelle Constitution soutenue par l'armée. Si la large victoire du "oui" a déjà été annoncée par le ministère de l'Intérieur, le taux de participation reste, pour l'heure, inconnu.

Les Égyptiens, qui ont voté les 14 et 15 janvier pour approuver une nouvelle Constitution, ont massivement soutenu le projet, a annoncé mercredi soir un responsable du ministère égyptien de l'Intérieur. Les résultats officiels doivent être annoncés "dans les 72 heures", ont fait savoir les autorités du pays.

Mais plus que le triomphe du "oui", qui ne faisait guère de doute, ce sont désormais les chiffres de l'abstention qui cristallisent l'attention. Le pouvoir espère une forte participation pour légitimer une candidature à la présidentielle du nouvel homme fort du pays, le général Abdelfattah al-Sissi. "Nous espérons une participation de plus de 50 %", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Hani Salah mercredi soir, à la clôture du vote.

Le général al-Sissi, vice-Premier ministre et ministre de la Défense, a laissé entendre lundi qu’il se présenterait à l’élection présidentielle, qui pourrait avoir lieu en avril prochain, "si le peuple le réclame". Le chef des armées a fait apparaître son portrait sur les affiches en faveur de la Constitution qui jalonnent les villes égyptiennes.
La victoire du "oui" paraît acquise tant une vaste majorité d'Égyptiens semble s'être rangés ces six derniers mois - au diapason des médias quasi-unanimes - derrière ce pouvoir qui a destitué et arrêté le président démocratiquement élu, issu des frères musulmans, Mohamed Morsi, et réprime dans le sang toute manifestation de ses partisans islamistes.

"Climat de haine"

L ’influente confrérie, malgré son interdiction et le musèlement de sa presse, a continué de militer sur le parvis des mosquées et devant les universités, appelant à boycotter le référendum. Durant les deux jours de scrutin, plus de 350 personnes ont été arrêtées pour avoir perturbé les opérations de vote, selon le ministère de l'Intérieur. Mardi, neuf personnes ont péri en marge de manifestations pro-Morsi, tandis qu'une bombe de faible puissance a explosé au Caire avant l'ouverture des bureaux de vote.
 

Les organisations des droits de l'Homme égyptiennes et internationales ont critiqué le "climat de haine et d'intimidation" entretenu par les médias égyptiens, notamment gouvernementaux.

Peu d’observateurs indépendants ont assisté au scrutin. Democracy international, une ONG à financements américains, était présente. Son directeur, Dan Murphy, a jugé que "d'un point de vue technique, le scrutin s'est déroulé normalement".

 
Avec AFP et Reuters