Au moins 200 civils sud-soudanais sont morts noyés mardi matin après le naufrage d’un ferry surchargé, qui n’a pas supporté le poids des passagers. Ils fuyaient les combats qui ont repris ces derniers jours à Malakal, a rapporté l’armée.
L’accident d’un bateau, mardi matin, a provoqué la mort d’au moins 200 personnes au Soudan du Sud. Les civils, qui avaient pris place à bord de ce ferry, "fuyaient les combats qui ont repris à Malakal", la capitale de l'État du Haut-Nil (nord-est), a expliqué l’armée.
"Nous avons entre 200 et 300 personnes (noyées), dont des femmes et des enfants (...) le bateau était surchargé", a précisé à l'AFP le porte-parole de l'armée, Philip Aguer.
Selon le porte-parole, l'accident s’est produit mardi matin, mais plusieurs médias locaux ont affirmé qu'il était survenu plus tôt, dans la nuit de dimanche à lundi.
Le pays toujours ravagé par les combats
Par ailleurs, les combats continuent de faire rage dans plusieurs régions du pays. À Malakal, d’où provenaient les personnes tuées dans l’accident de ferry, les rebelles ont lancé une grande offensive afin de s’emparer de la ville.
"Il y a des combats dans et autour de Malakal", a confirmé le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Toby Lanzer. Il a également indiqué que le nombre de réfugiés dans la base onusienne locale avait doublé. Il serait passé de 10 000 à 19 000 âmes.
Dasn l’est du pays, l’armée tente de reprendre le contrôle de Bor, la capitale de l’État du Jonglei. "Nous marchons vers Bor, il y eu de très intenses combats tard lundi", a déclaré Philip Aguer.
Le porte-parole de l'armée a aussi infirmé l’information qui annonçait la prise du port de Mongalla par les rebelles. Mongalla est situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale sud-soudanaise Juba, sur la route de Bor.
"Nous sommes au nord de Mongalla, nous contrôlons complètement" la zone, a-t-il précisé. Il a cependant confirmé que des combats étaient toujours en cours à une vingtaine de kilomètres au sud de Juba.
Pas de cessez-le-feu à l’ordre du jour
Depuis la mi-décembre, le pays est ravagé par un conflit qui met aux prises les forces gouvernementales et des rebelles. Ces intenses combats, alimentés par une rivalité entre le président sud-soudanais Salva Kiir et Riek Machar, limogé de son poste de vice-président en juillet.
Le premier accuse le second de tentative de coup d'État, ce que nie l'intéressé, qui lui, reproche à l'actuel président de chercher à éliminer ses rivaux. Les pourparlers en cours à Addis-Abeba en vue d’un cessez-le-feu n’ont, à ce jour, pas abouti.
Avec AFP