En vertu d'un accord signé avec l'Union européenne, les 11 pirates arrêtés par la frégate Nivôse seront jugés par les autorités kenyanes. C'est la première fois que des pirates interpellés par la marine française seront remis à Nairobi.
AFP - Les onze pirates capturés mercredi au large du Kenya par la frégate Nivôse seront jugés par les autorités kenyanes en vertu d'un accord signé en mars par le Kenya avec l'Union européenne, a indiqué jeudi le ministère de la Défense.
La frégate Nivôse, qui opérait dans le cadre de l'opération européenne de sécurité maritime Atalante, "a reçu l'ordre de faire route vers Mombasa, puisque le Kenya et l'Union européenne ont signé un accord pour la remise des pirates présumés pour qu'ils soient jugés par les autorités kenyanes", a déclaré le porte-parole de l'Etat-major des armées, le commandant Christophe Prazuck, lors du point de presse hebdomadaire du ministère de la Défense.
C'est la première fois que des pirates interpellés par la marine française seront remis au Kenya, en vertu de cet accord, a-t-il précisé.
"Le Nivôse pourrait arriver à Mombasa d'ici quatre jours puisqu'il navigue en remorquant les bateaux qui ont été pris, ce qui limite sa vitesse", a expliqué le commandant Prazuck.
Les pirates, qui naviguaient sur "un bateau mère et deux skiffs d'assaut", ont été interceptés mercredi à "500 nautiques" (900 kilomètres) à l'est de Monbasa par le Nivôse, dont l'hélicoptère avait déjoué la veille leur attaque contre le bâtiment de commerce Safmarine Asia battant pavillon libérien.
"Les marins contribueront à la manifestation de la vérité", a indiqué le commandant Prazuck. "Les pirates ont jeté par-dessus bord des armes" et différents objets et "au moins une de ces séquences a été filmée" ce qui "apportera un complément de preuves, en plus des éléments concrets saisis à bord des bateaux et notamment les armes", a ajouté le porte-parole.
Depuis avril 2008, la France a interpellé 71 pirates et trois ont été tués, lors de neuf opérations.
Sur les 71 interpellés, 15 sont en France, dont trois arrêtés lors de l'opération pour libérer les otages du voilier Tanit, actuellement à Rennes. Les autres ont été remis aux autorités du Puntland.