La commission des Libertés civiles a autorisé jeudi l'audition d'Edward Snowden par le Parlement européen. Réfugié en Russie, le lanceur d'alerte américain, à l'origine des révélations sur les écoutes de la NSA, n'a pas encore donné suite.
Le rendez-vous n’a pas encore été confirmé. Mais Edward Snowden, l’ancien consultant de la NSA à l’origine des révélations sur les écoutes massives de l’Agence de renseinement américaine, pourra être interrogé par les élus européens. La commission des Libertés civiles, qui dépend du Parlement européen, a donné son feu vert jeudi pour son audition par 36 voix pour, 2 contre et 1 abstention.
M. Snowden, aujourd’hui réfugié en Russie, ne se rendra ni à Bruxelles ni à Strasbourg . Il sera entendu via une vidéo-conférence "interactive". C'est à cette condition seulement que les parlementaires du PPE (centre droit), la plus importante formation conservatrice au Parlement, étaient disposés à entendre le jeune lanceur d'alerte américain.
Edward Snowden et ses avocats, qui ont reçu une invitation du Parlement pour participer à cette vidéo-conférence interactive, n'ont pas encore donné de réponse. Si un accord est trouvé, l'audition, ouverte à tous les eurodéputés, pourrait se dérouler devant la commission des Libertés civiles d'ici "fin février", a estimé Véronique Mathieu Houillon, l'eurodéputé PPE française qui précise que toutes les conditions seront réunies pour "garantir la sécurité de M. Snowden".
Eurodéputés britannique et américain hostiles
Prenant acte de la décision de la commission, l'eurodéputé conservateur britannique Timothy Kirkhope, hostile à une audition de M. Snowden, a estimé que l'invitation offerte au consultant américain était "hautement irresponsable" et portait atteinte à "la crédibilité du Parlement".
Invité au Parlement européen en décembre dernier à Bruxelles, un représentant du Congrès américain avait mis en garde contre les "conséquences négatives" d'une audition de M. Snowden pour les relations UE-États-Unis. Edward Snowden encourt 30 ans de prison aux États-Unis pour violation de l'Espionnage Act et vol de documents appartenant à l'État.
Avec AFP