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Netanyahou exige des Palestiniens qu'ils reconnaissent l'"État juif"

Lors d'une rencontre avec l'émissaire américain George Mitchell, le Premier ministre israélien a fait de la reconnaissance d'Israël comme "État juif" par les Palestiniens un préalable à toute discussion sur la création de deux États.

AFP - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réclamé jeudi que les Palestiniens reconnaissent Israël comme Etat juif, lors d'une rencontre avec l'émissaire spécial américain George Mitchell, apprend-on auprès de la Présidence du Conseil.

"Israël attend des Palestiniens qu'ils reconnaissent l'Etat d'Israël comme l'Etat du peuple juif", a déclaré M. Netanyahu à son interlocuteur, lors d'une rencontre à Tel Aviv.

M. George Mitchell tentait jeudi de faire avancer l'idée d'une solution à deux Etats, palestinien et israélien, à l'occasion de sa première mission au Proche-Orient depuis la formation en Israël du gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu.

"La politique des Etats-Unis se concentre sur une solution à deux Etats coexistant en paix", a déclaré aux journalistes M. Mitchell à l'issue d'une rencontre à Jérusalem avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman.

"Il s'agit d'une première rencontre. Nous avons discuté de notre coopération étroite et de l'harmonisation de nos positions sur la question palestinienne", a de son côté indiqué M. Lieberman.

L'approche des Etats-Unis se heurte aux réticences du cabinet israélien, investi le 31 mars, qui écarte en fait l'option de deux Etats tout en se disant prêt à parler de paix avec les Palestiniens sur la base d'un plan privilégiant leur développement économique.

Le prédécesseur de M. Netanyahu, Ehud Olmert, avait déjà exigé en novembre 2007 que les Palestiniens reconnaissent Israël "comme l'Etat du peuple juif", mais n'était quasiment plus revenu sur ce thème par la suite.

A l'époque, cette exigence avait été qualifiée "d'inacceptable" par le chef de l'équipe des négociateurs palestiniens, Ahmad Qoreï, qui avait rappelé que l'Autorité palestinienne "reconnaissait l'Etat d'Israël dans les frontières de 1967", jugeant qu'il n'avait pas à lui reconnaître un caractère particulier.

Les Palestiniens considèrent que la reconnaissance d'Israël comme l'Etat des Juifs reviendrait pour eux à renoncer au "droit au retour" sur leurs terres des réfugiés palestiniens.

Le sort des réfugiés palestiniens, poussés à l'exode à la création d'Israël en 1948, et de leurs descendants, soit près de 4,5 millions de personnes, est un élément clé du conflit israélo-palestinien mais l'Etat juif refuse d'entendre parler de leur retour.

Israël considère qu'une entrée en masse de réfugiés à laquelle la reconnaissance de leur droit au retour ouvrirait la porte, menacerait son existence en tant qu'Etat juif, les quelque 6 millions de juifs risquant de se retrouver en minorité.

Israël se définit selon une loi fondamentale comme "Etat juif et démocratique" tout en comptant 1,3 million de citoyens arabes. Il s'agit des descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'Etat juif. Ils représentent aujourd'hui 20% de sa population.