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Le bastion de l’EIIL assiégé par les rebelles en Syrie

Le fief des djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), situé à Raqa, dans le nord de la Syrie, est assiégé depuis lundi par des rebelles, qui ont lancé une offensive généralisée contre ce groupe lié à Al-Qaïda.

Nouvelle étape dans l’offensive des rebelles syriens contre les djihadistes : le quartier général de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) à Raqa, une ville du Nord de la Syrie, est assiégé, depuis lundi 6 janvier, par la rébellion.

Encore récemment alliés dans le combat contre le régime du président Bachar al-Assad, les djihadistes de l’EIIL et les rebelles s’affrontent ouvertement depuis le 3 janvier, après des mois de tensions sur fond de rivalités en territoire rebelle et à moins de deux semaines d'une conférence de paix, qui doit s'ouvrir le 22 janvier en Suisse.

50 prisonniers de l’EIIL libérés

L'opposition syrienne, qui vient de reconduire à sa tête Ahmad Jarba, doit annoncer très prochainement son éventuelle participation à cette conférence, destinée à trouver une issue politique à la guerre dévastatrice. En près de trois ans, elle a fait plus de 130 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L’ONG a indiqué qu’à Raqa, unique capitale provinciale de Syrie échappant encore au régime, les rebelles ont libéré 50 prisonniers détenus par l'EIIL. Dans cette ville prise en mars 2013, des centaines de militants, rebelles et simples civils sont retenus par ces djihadistes. Ni le prêtre jésuite Paolo Dall'Oglio, ni aucun des journalistes étrangers enlevés par l'EIIL selon l'OSDH, ne figurent parmi les prisonniers libérés.

En quelques mois, l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), également très présent en Irak, n’a cessé de monter en puissance au point de devenir un acteur majeur du conflit syrien. Les rebelles, qui ont délogé l'EIIL de nombre de bases, points de contrôles et villages, lui reprochent surtout ses velléités hégémoniques en territoire insurgé.

“Ils se dévorent entre eux”

Les principales coalitions rebelles engagées dans le combat contre l'EIIL sont le puissant Front islamique, l'Armée des Moujahidine, récemment créée, et le "modéré" Front des révolutionnaires de Syrie. Un autre groupe djihadiste, le Front al-Nosra, s'est joint à eux, en particulier à Raqa. Cette branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie serait, selon l'OSDH, le principal participant au siège de la ville de l'EIIL.

Face à cette fragmentation de ses adversaires, le régime d'Assad, qui qualifie de "terroristes" aussi bien rebelles que djihadistes, se frotte les mains. "Quand ces bandes sont sous la pression de l'armée et du manque de renforts, ils se dévorent entre eux", a commenté à l'AFP une source de sécurité.

L'armée gouvernementale n'a pas cessé pour autant de combattre les rebelles, lançant des raids contre les environs de Damas et d'Alep, qui ont fait 13 morts lundi selon l'OSDH. Washington a d'ailleurs invité l'Iran, principal allié régional de Damas, à appeler le régime syrien à cesser de bombarder les zones rebelles.

Avec AFP