
Des milliers de manifestants ont défilé, vendredi, à travers l'Égypte en soutien au président islamiste destitué Mohamed Morsi. Au moins 13 personnes sont mortes en marge de ces rassemblements, a annoncé le ministère de la Santé.
Des milliers de manifestants pro-Morsi ont défilé, vendredi 3 janvier, à travers l’Égypte, avant que la police ne les disperse, déclenchant les heurts auxquels ont également pris part des civils opposés au courant islamiste. Treize personnes ont été tuées par balles et 57 autres blessées dans des affrontements entre partisans des Frères musulmans et policiers en Égypte, a annoncé le ministère de la Santé qui avait donné auparavant un bilan de six morts.
Quatre personnes ont été tuées dans différents quartiers du Caire, deux dans la ville côtière d’Alexandrie, une dans la ville d’Ismaïlia sur le canal de Suez et trois autres dans la province rurale de Fayoum, au sud-ouest de la capitale. Un étudiant a, en outre, été tué au cours de tirs à Minya dans le sud de l’Égypte.
Lors de ces manifestations, la police a arrêté 122 membres des Frères musulmans pour détention d’armes, indique le ministère de l’Intérieur. De leur côté, les Frères musulmans assurent que ces hommes-là étaient sans armes.
Référendum à la mi-janvier
Les islamistes égyptiens organisent des manifestations quasi-quotidiennes dans la capitale et dans d’autres agglomérations, en dépit de l’interdiction prononcée le mois dernier contre la confrérie, désormais considérée comme une organisation terroriste par le gouvernement.
Ses membres dénoncent la destitution le 3 juillet par les militaires du président Mohamed Morsi, premier chef de l’État égyptien démocratiquement élu. Le gouvernement s’appuie, lui, sur ces nouvelles restrictions pour justifier les arrestations de centaines de militants islamistes. Les principaux dirigeants de l’organisation sont emprisonnés depuis plusieurs mois.
Les Égyptiens sont appelés aux urnes les 14 et 15 janvier pour se prononcer par référendum sur une nouvelle Constitution, étape essentielle dans le processus de transition démocratique promis par les autorités. La Loi fondamentale interdit toutefois les partis politiques confessionnels et accroît le pouvoir, dont dispose déjà l’armée, acteur incontournable du jeu politique égyptien.
Cette loi devrait permettre de marginaliser encore un peu plus les Frères musulmans qui ont dominé la vie publique et remporté toutes les élections organisées depuis la chute d’Hosni Moubarak en février 2011.
Avec Reuters et AFP