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Vœux 2014 : Kim Jong-un salue l'élimination de la "saleté factieuse"

Kim Jong-un a pour la première fois évoqué l'exécution de son oncle, lors de ses vœux pour 2014. Il a ensuite souhaité une amélioration des relations avec le Sud tout en brandissant la menace d'une guerre nucléaire.

La tradition veut qu’au nouvel an, les chefs d’État présentent leurs vœux. Ceux de Kim Jong-un, le dirigeant de la Corée du Nord, ont été particulièrement remarqués pour ce cru 2014.

Lors de son allocution, le troisième représentant de la dynastie au pouvoir depuis 1948 a pour la première fois évoqué l’exécution de son oncle et mentor, l’ex-numéro deux du pays, Jang Song-thaek. Même s’il ne l’a pas explicitement nommé, il a salué une "mesure ferme pour se débarrasser de la saleté factieuse qui avait imprégné le parti". Jang Song-thaek, 67 ans, avait été mis à mort le 12 décembre, officiellement pour crimes contre le Parti des travailleurs au pouvoir et activités nuisant à l'intérêt national.

"Notre unité s'est renforcée au centuple et les lignes du parti et de la révolution se sont consolidées en purgeant cette faction anti-parti et anti-révolutionnaire", s’est félicité Kim Jong-un, qui s’exprimait à la télévision d’État dans un discours apparemment pré-enregistré.

"Guerre totale"

Concernant les relations entre les deux Corées, le numéro un de Pyongyang a encore une fois tenu un double discours : appeler à la paix avec le Sud, tout en menaçant d’une guerre nucléaire en cas de provocation belliciste de son voisin. "Il est temps de mettre fin aux abus et aux calomnies qui ne sont bonnes qu'à faire du mal [...]. Nous essaierons avec vigueur d'améliorer les liens Nord-Sud", a-t-il déclaré, ajoutant que les "nuages noirs de la guerre nucléaire flottaient constamment sur la péninsule coréenne [...] Nous sommes face à une situation dans laquelle un petit incident militaire accidentel peut conduire à une guerre totale", a-t-il averti.

Une menace qui toucherait Washington, selon Kim Jong-un : "Si la guerre survient un jour à nouveau sur cette terre, elle apportera un énorme désastre nucléaire et les États-Unis ne seront pas épargnés", a-t-il prévenu. Il y a un mois, Pyongyang avait encore menacé de frapper Seoul sans sommation. D’après certains analystes et responsables militaires sud-coréens, la Corée du Nord pourrait en ce début d’année 2014 jouer la provocation militaire, afin de resserrer les rangs autour de son chef suprême.

Des craintes appuyées par certains indices : l’observation par satellite laisse à penser que le régime fait tout pour réactiver son principal complexe nucléaire. Pyongyang détiendrait actuellement suffisamment de matériaux fissiles - du plutonium notamment - pour fabriquer entre six et dix bombes.

Station de ski et parcs d'attraction

Sur le plan intérieur, de grands projets de construction sont à l’étude, a annoncé le chef de l’État nord-coréen. "Cette année, nous devrons lancer une nouvelle période de prospérité dans la construction. La construction est une ligne de front importante pour établir les bases d'une nation forte et du bonheur du peuple", a-t-il jugé.

Mardi 31 janvier, les médias officiels ont fait état de la visite de Kim Jong-un à la station de ski de Masik, un projet public fortement médiatisé où les autorités espèrent attirer 5 000 skieurs par jour après son ouverture programmée dans l'année. D’autres grands projets sont à l’étude, comme des parcs d’attraction ou des résidences immobilières, grâce à l’aide financière de Pékin.

Avec AFP et Reuters