Les annonces de plan de soutien à l'industrie automobile se multiplient en même temps que les constructeurs réduisent leur production. En France, le Premier ministre devrait présenter des mesures pour relancer un secteur tombé en panne.
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Les annonces de mesures de soutien au secteur automobile se multiplient alors que les constructeurs continuent à réduire leur production mais l'OCDE a mis en garde mardi contre des "aides spéciales" aux industries affectées par la crise économique.
Le Premier ministre français François Fillon a annoncé mardi la présentation dans quelques jours de "mesures très ambitieuses" pour relancer le secteur automobile.
"Nous allons prendre des mesures, y compris des mesures fiscales, pour faire en sorte que le marché automobile redémarre", a-t-il indiqué, en soulignant que les stocks des constructeurs français s'élevaient à un million de véhicules.
En Espagne, le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero a également annoncé que les pouvoirs publics allaient "faire tout ce qu'il est possible de faire légalement" pour préserver le secteur.
Il a relevé que l'automobile allait "bénéficier d'un traitement spécial" dans le cadre des mesures de relance européennes en préparation et ajouté qu'il "attendait ce plan pour incorporer nos mesures de soutien au secteur".
"Nous ne laisserons pas tomber l'industrie automobile, ça c'est une constante pour l'Europe. J'ai cru comprendre d'ailleurs qu'en Allemagne, c'était exactement la même volonté politique", avait déclaré lundi le président français Nicolas Sarkozy à l'issue d'un conseil des ministres franco-allemand.
La Commission européenne doit présenter mercredi un plan de soutien à l'économie, comportant notamment des propositions en faveur de secteurs fortement touchés par la crise, comme l'automobile et le bâtiment, en axant les initiatives sur les voitures "propres" et les bâtiment économes en énergie.
Aux Etats-Unis, le président élu Barack Obama a souligné lundi qu'on ne pouvait "pas permettre à l'industrie automobile de tout simplement disparaître", mais en prévenant que l'on ne pouvait "pas juste (lui) établir un chèque en blanc".
Il faut s'assurer que "tout argent supplémentaire qui sera mis dans l'industrie automobile servira à créer une industrie viable à long terme", a-t-il souligné.
Dans ce contexte, l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) s'est montrée critique mardi face aux mesures de soutien sectorielles.
"Les gouvernements devraient éviter de donner des aides spéciales aux secteurs affectés par la récession notamment dans le secteur manufacturier ou les services", a affirmé son chef économiste Klaus Schmidt-Hebbel.
Pour lui, les aides devraient être "largement limitées au secteur financier à cause du risque de contagion et d'effet systémique".
Mais pour les autres industries en difficultés, "même si une grosse entreprise de ces secteurs fait faillite (...) cela ne veut pas dire que les gens arrêteront d'acheter", par exemple des voitures, a-t-il estimé.
Les constructeurs pour leur part continuent à mettre en place des mesures de réduction de leur production face à la chute des ventes.
L'allemand Volkswagen envisage d'arrêter sa production pendant trois semaines à Noël sur son principal site de Wolfsburg (nord). Porsche a aussi prévu de nouveaux arrêts sur son site berceau de Zuffenhausen (sud-ouest), pour un total de sept jours d'ici la fin janvier.
L'américain Ford va mettre en chômage technique environ 5.000 de ses employés en Espagne pendant 21 jours au premier semestre 2009.
En France, l'usine Toyota d'Onnaing (nord) va fermer ses portes pendant deux semaines en décembre et une semaine en mars. Le groupe PSA a ajouté cinq jours d'arrêt en novembre et décembre pour son usine de Poissy (région parisienne), qui fermera du 9 décembre au 5 janvier.
En Corée du Sud, Daewoo va fermer sa principale usine, à Bupyeong, pendant un mois à compter du 1er décembre.