Malgré les violences quotidiennes à Bangui, les Centrafricains tentent de célébrer Noël. Mais cette année, le cœur n'est pas à la fête: l’archevêché s'est transformé en camp de réfugiés et l'achat de cadeaux est réservé aux plus riches.
C'est une triste messe de Noël qui a été célébrée, mardi 24 décembre, en l'église Saint-Paul de Bangui. Les fidèles chrétiens réunis en cette veille de fête étaient tous des déplacés ayant fui les violences dans leur quartier entre les milices anti-balaka et les pro-Séléka, favorables au président autoproclamé Michel Djotodia.
Depuis près d'un mois, quelque 3 000 personnes vivent à l'archevêché, abritées sous des tentes. Des soldats de l'Union africaine veillent sur eux. "Nous ne sommes pas à la maison parce que si les membres de la Séléka nous trouvent chez nous, ils vont nous tuer", témoigne un enfant.
Très vite, le camp de déplacés s'est transformé en village. Dès que les violences diminuent, certains en profitent pour aller en ville et revenir vendre leur marchandise aux réfugiés qui peuvent même trouver des cadeaux de Noël. Des objets pourtant difficiles d'accès pour certains, qui ont tout perdu. "C'est très cher, se désole une habitante du camp. Si on paye pour cela, on ne peut plus s'acheter à manger."
Le seul magasin de jouets pris d'assaut
Dans un quartier du centre-ville de Bangui, c'est une toute autre ambiance. Le seul magasin de jouets de la capitale, tenu par des Libanais, est en effet pris d'assaut par les habitants. "Tout le monde demande des réductions, raconte le gérant de la boutique. J’ai cassé les prix pour que tous puissent acheter des jouets."
Malgré les fêtes de fin d'année, à Bangui les violences restent quotidiennes. Plus de 200 000 civils ont fui leur maison mais beaucoup veulent célébrer Noël, malgré tout, en attendant des jours meilleurs.