L'ancien oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski, qui vient d'être gracié par le président Vladimir Poutine, a déposé une demande de visa d'une validité de trois mois pour la Suisse. L'ancien PDG de Ioukos est actuellement en Allemagne.
L'ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski a déposé mardi 24 décembre une demande de visa d’une validité de trois mois pour la Suisse - où ses fils jumeaux, Ilia et Gleb, sont scolarisés -, a annoncé le ministère suisse des Affaires étrangères. L'ambassade de Suisse est actuellement en train d'examiner cette requête, a-t-on ajouté de même source.
Pour l’heure, Mikhaïl Khodorkovski se trouve à Berlin où il a retrouvé son épouse Inna et leurs trois enfants, a indiqué une de ses porte-parole. La seconde femme de l'ex-magnat du pétrole, Inna, possède un domicile à Genève où plusieurs sociétés de son mari avaient pignon sur rue, rapporte le quotidien suisse "Le Matin".
Avant son arrestation en 2003, l'ex-oligarque possédait en effet - avec ses associés - au moins quatre sociétés à Genève (Menatep Finances, GM Services, Behles et Petroval) traitant des transactions pétrolières pour 3,5 milliards de dollars par an jusqu'en 2003, selon le journal suisse "Le Temps". Les autorités suisses avaient gelé en mars 2004 plusieurs milliards de francs suisses, dans le cadre de l'affaire Ioukos, du nom de la société pétrolière détenue par l'ex-oligarque.
Libéré avant les JO de Sotchi
Selon le journal suisse "SonntagsZeitung", Mikhaïl Khodorkovski possèderait aujourd'hui "au moins 200 millions de francs suisses" (166 millions d'euros) dans le pays.
Après avoir passé 10 ans en prison, l'ex-magnat du pétrole russe, très virulent à l’égard du Kremlin, a indiqué qu'il n'avait pas l'intention de rentrer en Russie, notamment en raison d'une condamnation au civil toujours valide lui réclamant 550 millions de dollars. Selon de nombreux observateurs, Mikhaïl Khodorkovski avait payé le fait d’avoir tenu tête à Vladimir Poutine.
L'annonce de la libération de Mikhaïl Khodorkovski, tout comme celle des Pussy Riot, est intervenue à quelques semaines de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, en février prochain. Vladimir Poutine souhaite faire de ce rendez-vous international une vitrine de la réussite et de la puissance de la Russie.
Avec AFP