
Les deux membres du groupe contestataire russe Pussy Riot se sont retrouvées mardi en Sibérie orientale après avoir été libérées la veille. Elles restent déterminées à lutter contre le pouvoir de Vladimir Poutine.
À peine libres, les deux membres du groupe contestataire russe Pussy Riot se sont retrouvées mardi 24 décembre en Sibérie orientale pour réaffirmer leur détermination à défendre les droits de l'Homme dans leur pays.
Après avoir quitté lundi matin son camp à Nijni-Novgorod (Volga), Maria Alekhina, 25 ans, s'est rendue à Krasnoïarsk, où l'attendait Nadejda Tolokonnikova, 24 ans, sortie lundi soir de l'hôpital pénitentiaire où elle purgeait sa peine.
"Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina vont passer deux jours à Krasnoïarsk. Elles vont étudier pendant ce temps le projet de défense des droits de l'Homme dont elles avaient parlé la veille après leur libération", a déclaré à l'agence Interfax le mari de Nadejda Tolokonnikova, Piotr Verzilov. Les deux jeunes femmes devraient se rendre à Moscou en principe jeudi, où elles donneront une conférence de presse le lendemain.
Le photographe indépendant Denis Siniakov, arrêté fin septembre à bord du navire de Greenpeace après une action dans l'Arctique avec 29 autres membres d'équipage et libéré fin novembre, s'est aussi rendu dans la ville sibérienne et a rencontré les deux jeunes femmes, selon des photographies publiées sur Twitter. Inculpé de "hooliganisme", il est aussi concerné par l'amnistie votée la semaine dernière, qui a pavé la voie à la libération des Pussy Riot. Elles devaient initialement sortir de détention en mars 2014.
"Maintenant, nous buterons Poutine par tous les moyens possibles"
Dès leur sortie, les deux jeunes femmes ont eu des mots très durs contre le pouvoir russe et annoncé leur intention d'œuvrer pour la défense des détenus et en faveur de l'amélioration du système pénitentiaire russe, "une petite machine totalitaire" selon Nadejda Tolokonnikova.
Montrant sa détermination et sa volonté de défier le système, cette dernière a écrit sur le profil de son compte Twitter: "Maintenant, nous buterons Poutine par tous les moyens possibles", utilisant une expression employée par Vladimir Poutine au début de la seconde guerre de Tchétchénie qui avait promis d'aller "buter (les terroristes) jusque dans les chiottes".
Nadejda Tolokonnikova a également promis de lutter pour changer la situation en Mordovie, une région à 600 kilomètres à l'est de Moscou où elle a purgé une partie de sa peine. Dans le camp où elle était détenue, elle avait observé une grève de la faim, se disant menacée de mort après avoir écrit une lettre dénonçant des conditions de détention proches de l'esclavage. Elle avait ensuite été transférée à Krasnoïarsk.
"La Mordovie aura ce qu'elle mérite. Attachez vos ceintures", a-t-elle écrit sur son compte Twitter. La veille, elle avait dit qu'elle se battrait pour obtenir le limogeage du chef régional du service d'application des peines.
Avec AFP