Peu après un attentat perpétré contre la police dans le nord de l'Égypte mardi, le Premier ministre Hazem Beblawi a qualifié d'"organisation terroriste" la confrérie des Frères musulmans.
Un attentat à la voiture piégée contre un bâtiment de la police a tué 14 personnes, mardi 24 décembre, à Mansoura, dans le nord de l’Égypte. Les attaques contre les forces de l'ordre se multiplient dans le pays depuis la destitution le 3 juillet du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée.
Peu après cet attaque sanglante, un conseiller du Premier ministre Hazem Beblawi a affirmé à l'agence officielle Mena que le chef du gouvernement avait qualifié les Frères musulmans, la confrérie du président Morsi, d'"organisation terroriste".
Une déclaration à forte portée politique à l'approche du référendum constitutionnel prévu mi-janvier que les Frères musulmans ont appelé à boycotter. Les nouvelles autorités dirigées de facto par les militaires accusent régulièrement la confrérie d'aider et de financer les auteurs des attaques contre les forces de l'ordre depuis l'éviction du premier président élu démocratiquement d'Égypte.
La confrérie réplique
"Il n'y a rien de surprenant à ce que Beblawi, le Premier ministre-marionnette de la junte militaire, décide d'exploiter le sang des Égyptiens innocents avec des déclarations incendiaires destinées à créer plus de violence, de chaos et d'instabilité", ont rétorqué dans un communiqué les Frères musulmans, condamnant "dans les termes les plus forts" cet attentat.
Toutefois, Mena a ensuite publié des déclarations de Hazem Beblawi lui-même, dans lesquelles il n'accuse cette fois plus la confrérie directement. Il y réaffirme que "le terrorisme ne parviendra pas à entraver" la transition qui doit se terminer avec la tenue d'élections législatives et présidentielle mi-2014 et que "la poursuite des meurtriers se fera selon la loi" tandis que le président par intérim Adly Mansour a promis de "frapper le terrorisme d'une main de fer".
À Mansoura, de nombreux résidents, choqués par la violence de l’attentat, s'en s'ont pris vertement aux Frères musulmans. "C'est une organisation terroriste internationale, ils sont responsables de ce qui s'est passé", a ainsi lancé Hamada Arafat à l'AFP, accusant la confrérie d'"adopter les tactiques d'Al-Qaïda".
Depuis début juillet, ces attaques ont tué plus d'une centaine de soldats et de policiers, principalement dans la péninsule désertique du Nord-Sinaï. Des groupes djihadistes, dont certains liés à la nébuleuse extrémiste, revendiquent régulièrement des attentats contre la police et l'armée.
Avec AFP