Le sélectionneur de l'équipe nationale algérienne Vahid Halilhodzic a accordé une rare interview à FRANCE 24. Dans cet entretien, il revient sur la qualification des Fennecs pour le Mondial-2014 et la préparation avant le Brésil.
Le 19 novembre dernier, les Algériens ont réussi à se qualifier pour leur quatrième Coupe du Monde en battant le Burkina Faso (1-0 au barrage retour). Pour obtenir leur billet pour le Brésil, les Fennecs ont pu s’appuyer sur l’expérience de leur sélectionneur Vahid Halilhodzic.
Cet entraîneur franco-bosnien avait déjà réussi cette performance en 2010, avec l’équipe de Côte d’Ivoire. Mais comme il le confiait la semaine dernière dans un entretien exclusif accordé à FRANCE24, depuis Lille, où il réside, cette qualification avec l’Algérie a une saveur particulière : "Quand je vois la joie que les Algériens ont manifesté partout, dans leur pays, à Paris ou même à Lille, cela me donne de la fierté. Toutes les souffrances qu’on a subies ont donné ce résultat. C’est quelque chose d’exceptionnel".
"On va à chaque match pour gagner !"
En poste depuis juin 2011 à la tête des Verts, Vahid Halilhodzic a su bâtir patiemment un collectif capable de rivaliser avec les plus grandes sélections africaines. Selon lui, sa réussite tient à un nouvel d’état d’esprit : "Quand je suis arrivé, cette équipe était tellement déboussolée. J’ai été obligé au départ de faire des changements radicaux. La génération qui avait fait la Coupe du Monde 2010 était fière, mais il a fallu renouveler ses ambitions". Pour mener à bien sa mission, le coach a alors décidé de proposer une nouvelle tactique, qui s’est révélée payante : "L’équipe de 2010 était plus basée sur la défense. Celle de 2014 s’est transformée en une équipe qui attaque aussi bien à domicile qu’à l’extérieur. Depuis mon arrivée, je demande des victoires. On va à chaque match pour gagner ! Résultat, on atteint presque deux buts par match. C’est presque une révolution complète dans l’approche footballistique".
Pour cet entraîneur très exigeant et connu pour sa discipline, les récents succès des Algériens sont aussi à mettre au crédit de leur forte cohésion. "Notre force, c’est le collectif, pas les individus", affirme-t-il. "L’ambiance qui règne dans notre groupe est vraiment phénoménale. C’est grâce à cela que l’on s’est qualifiés".
"Qu’ils prennent ma place !"
À six mois du début du mondial, l’heure est bien entendu au travail. Malgré les difficultés de calendrier entre les différents championnats où évoluent ses joueurs, Vahid Halilhodzic essaye d’établir un programme : "On va faire notre préparation à Sidi Moussa (la ville où se situe le centre technique national, NDLR). On va faire un match en Algérie, un match extérieur, mais on ne sait pas encore où, et un troisième match au Brésil".
Le sélectionneur des Fennecs sait que les attentes sont très fortes. Même si certains imaginent déjà les Verts passer le premier tour, le coach veut rester prudent. Dans leur groupe très ouvert, ils devront se méfier de la Belgique, de la Russie et de la Corée du Sud. "Les gens parlent des autres équipes, mais ils ne les ont jamais vu jouer. Ils pensent qu’on est les meilleurs. Cela m’agace de temps en temps", s’emporte-t-il. "S’ils pensent qu’on peut passer, qu’ils prennent ma place ! Il n’y a aucun problème !".
Malgré cette pression de la population, Vahid Halilhodzic se dit très heureux avec les Verts. Pour preuve, il n’a pas encore réfléchi à la suite de sa carrière : "Mon boulot dure jusqu’à la Coupe du monde. Après, on verra bien ce que j’ai envie de faire !".