Fatou Bensouda, la procureure de la CPI en charge du procès du président kényan Uhuru Kenyatta, a demandé un report en raison d’une insuffisance de preuves. Kenyatta est poursuivi pour son rôle présumé dans les violences de 2007-2008.
Jeudi, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a effectué une demande de report du procès du président kényan Uhuru Kenyatta pour crimes contre l'humanité. Elle a estimé qu’elle n’avait plus suffisamment de preuves, à la suite de la défection de deux témoins.
"Après avoir soigneusement examiné les preuves dont je dispose et l'impact des deux retraits, je suis arrivée à la conclusion qu'actuellement le dossier de M. Kenyatta ne répond pas aux critères élevés en matière de preuves exigés à un procès", explique Fatou Bensouda dans un communiqué.
Le procès du président Kenyatta doit s’ouvrir le 5 février 2014. Il est poursuivi pour son rôle présumé lors des violences post-électorales en 2007-2008. Ces heurts avaient fait plus de 1 000 morts et plus de 600 000 déplacés.
Début décembre, un témoin avait révélé avoir livré un faux témoignage concernant un "événement crucial". Et selon Fatou Bensouda, un autre témoin à charge contre Kenyatta aurait finalement décidé de se retirer.
De multiples reports
"Il est donc nécessaire que je dispose de plus de temps pour obtenir des preuves supplémentaires, et décider si ces preuves permettent à mon bureau de répondre aux exigences en matière de preuves requises lors du procès", explique le document.
"C'est précisément à cause de notre dévouement et notre sens de la responsabilité envers les victimes que j'ai demandé plus de temps aux juges qui président ce cas pour prendre toutes les mesures possibles restantes afin de renforcer le dossier et veiller que justice soit faite à toutes les victimes", poursuit la procureure.
Les procès de M. Kenyatta et de son vice-président William Ruto, tous deux poursuivis pour leurs rôles présumés dans ces violences, ont été retardés à plusieurs reprises, notamment en raison de la rétractation de témoins mais aussi à la suite d’une campagne du Kenya pour reporter leurs procès.
Le procès de M. Ruto a débuté le 10 septembre.
Avec AFP