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Un millier de morts dans les violences en Centrafrique, selon Amnesty

Malgré le déploiement des forces françaises, les violences inter-religieuses continuent en Centrafrique, alerte Amnesty International. L'ONG dénonce "des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis par les deux parties en conflit".

L'opération Sangaris ne semble pas mettre un terme aux violences inter-religieuses en Centrafrique. Au pouvoir depuis 2013, les forces de l'ex-rébellion Séléka "ont mené des représailles à grande échelle contre les chrétiens, tuant près de 1 000 hommes en deux jours et pillant systématiquement les maisons des civils", révèle Amnesty International qui précise qu'un "petit nombre de femmes et d'enfants ont également été tués".

Depuis leur offensive du 5 décembre dans plusieurs quartiers de la capitale, les milices chrétiennes anti-balaka ont, de leur côté, "fait du porte-à-porte et tué jusqu'à environ 60 hommes musulmans", rapporte l'ONG qui alerte sur le fait que "des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité sont commis par les deux parties en conflit".

Poussée de violence de la part des anti-balaka

Human Rights Watch (HRW) dresse le même constat. Les "atrocités sectaires s'intensifient", peut-on lire dans le rapport de l'ONG publié jeudi 19 décembre. Les enquêteurs d'HRW y ont observé depuis septembre 2013 "une poussée de violence de la part des milices anti-balaka", qui "ont tué plusieurs centaines de musulmans", entrainant les représailles de la Séléka et de "nombreux crimes contre les chrétiens". "De graves violations des droits humains continuent d'être commises dans le nord du pays ainsi qu'à Bangui", toujours selon HRW. Et "le risque de nouvelles violences généralisées est extrêmement élevé".

Après le déferlement de haines et de violences de ces deux dernières semaines, la situation s'est néanmoins "apaisée" dans le pays, estime pour sa part le général Francisco Soriano, à la tête des 1 600 soldats français de l'opération Sangaris. "C'est plutôt calme à Bangui depuis vendredi 13 [décembre] à midi. (...) Mais nous sommes très prudents. Il y a encore des attitudes et des propos violents", a souligné le général.

L'armée française a poursuivi mercredi ses opérations de désarmement des groupes armés, entamées le 9 décembre. Après avoir désarmé en priorité les ex-Séléka, les soldats français visent depuis mardi les milices "anti-balaka", très présentes dans certains quartiers chrétiens, et tente ainsi de réaffirmer son "impartialité". À ce jour, environ 7 000 combattants de l'ex-Séléka ont été désarmés et sont cantonnés dans leurs casernes à Bangui, selon un haut-gradé de la Misca. Le dernier bilan de ces violences faisait état, le 13 décembre, de 600 morts, dont 450 à Bangui, selon l'ONU.

Avec AFP

La Belgique prête à sécuriser l'aéroport de Bangui

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a déclaré, mercredi 18 décembre, que Bruxelles était disposé à "intervenir autour de l'aéroport de Bangui [et] d'assurer la sécurité", conformément à la demande de la France. "Il n'y aura pas d'intervention belge exclusive en la matière. On va travailler avec des partenaires européens. Je pense que le président [François] Hollande en dira un mot au Conseil européen" jeudi et vendredi à Bruxelles, a précisé le chef de la diplomatie belge à la télévision publique RTBF lors de la seconde journée du sommet de l'UE à Bruxelles.