Un médecin britannique, emprisonné en Syrie depuis treize mois, est décédé sur son lieu de détention suite à une "asphyxie par pendaison", selon les autorités syriennes. Londres ainsi que la famille du défunt affirment qu’il a été assassiné.
Au lendemain de l’annonce de la mort d’un médecin britannique dans les geôles syriennes, les autorités de Damas ont proposé à la famille du défunt de faire pratiquer une autopsie par une instance indépendante, a annoncé mercredi 18 décembre la BBC. Une annonce "franchement insultante", selon le frère du chirurgien orthopédiste. D’après ses proches, en effet, le citoyen britannique Abbas Khan, détenu depuis novembre 2012, a été assassiné.
"Nous ne voulons pas d'enquêtes supplémentaires, nous voulons que son corps soit rapatrié", a réagi auprès de la BBC le frère de la victime, Shahnawaz Khan.
Dans un rapport fourni par les autorités syriennes, Abbas Khan, qui était "entré sur le territoire syrien de manière illégale et menait des activités non autorisées" est décédé "d’asphyxie par pendaison". "Les examens, y compris les radios, ont montré que [...] le corps ne présentait aucune trace de violence ou de résistance", poursuit le texte.
"Incompréhensible", a aussitôt rétorqué l’ONG Human Aid UK, avec laquelle Abbas Khan avait travaillé en Syrie. Pour preuve, cette dernière pointe le fait que l’homme, arrêté à Alep il y a plus d'un an, espérait être libéré sous peu.
Après avoir été gracié, le détenu était sur le point d’être libéré
Abbas Khan devait, en effet, être remis à sa mère et au député britannique Georges Galloway à l'occasion des fêtes de fin d'année, "comme cadeau du peuple syrien au peuple britannique", a affirmé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad.
Une incohérence de calendrier qui condamne le régime syrien, d'après le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, Hugh Robertson. "Rien ne saurait excuser le traitement qu'il a subi de la part des autorités syriennes qui, de facto, ont assassiné un citoyen britannique présent dans leur pays pour venir en aide aux personnes blessées pendant leur guerre civile", a-t-il dit à la BBC.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), le médecin est "mort sous la torture, car il y a des centaines de cas semblables où le régime affirme que le prisonnier s'est suicidé alors qu'en fait, il est mort sous la torture".
Abbas Khan avait travaillé en apportant une formation médicale à du personnel syrien en Turquie, avant de traverser la frontière et de se rendre à Alep.
"Une enquête approfondie doit être menée pour connaître la manière dont il a été traité en détention et la raison derrière son décès soudain", a déclaré Human Aid UK.
Avec AFP