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Au Soudan du Sud, entre 400 et 500 personnes ont trouvé la mort dans des affrontements entre factions rivales de l’armée. Un bilan livré à l’ONU par les hôpitaux de la capitale, au lendemain de l’annonce d’un coup d’État déjoué par les autorités.

À Juba, des combats opposant des factions rivales de l’armée sud-soudanaise auraient fait entre 400 et 500 morts au lendemain de l'annonce d'un coup d'État manqué, a annoncé un responsable de l’ONU dans la nuit de mardi à mercredi 18 décembre. Selon cette source, les centaines de cadavres auraient été transportées dans les hôpitaux de la capitale.

Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, a indiqué devant le Conseil de sécurité que 800 autres personnes avaient en outre été blessées dans ces heurts. Les combats opposaient les forces fidèles au président sud-soudanais, Salva Kiir, et celles d'un de ses rivaux, ont rapporté des diplomates présents lors de la réunion.

Hervé Ladsous a cependant tempéré ce bilan, précisant que les informations étaient basées sur les données envoyées par les hôpitaux de Juba, mais que les Nations unies ne disposaient pas encore d’éléments d’information pour recouper ces données.

L’ancien vice-président en fuite

Des tirs et des détonations, qui avaient repris dans la nuit de lundi à mardi en dépit du couvre-feu, ont à nouveau retenti ponctuellement mardi  jusqu'à environ 14h30 [11h30 GMT] dans plusieurs quartiers de la ville, a confié un journaliste de l’AFP.

Environ trois heures après le début du couvre-feu [15h00 GMT], des détonations d'armes légères ont été entendues. Des informations qui contredisent les affirmations du ministre de l'Information, affirmant à l’AFP que les autorités avaient "le contrôle total" de la situation.

Ce même jour, le gouvernement avait annoncé l’interpellation de dix personnalités politiques qui auraient mené des activités "en rapport avec le coup d'État déjoué" dimanche. Cette tentative a été imputée par le président Salva Kiir à son rival politique, l'ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet.

Dans une tribune publiée mercredi sur le site indépendant Sudan Tribune, Machar a catégoriquement nié l’existence d’une quelconque tentative de coup d’État. "Il n'y a pas eu de coup d'État. Ce qui s'est passé à Juba est un malentendu entre membres de la garde présidentielle au sein de leur unité. Ce n'était pas une tentative de coup d'État. Je n'ai aucun lien ou connaissance d'une quelconque tentative de coup d'État", a-t-il martelé.

Présidentielle en 2015

Huit anciens ministres du gouvernement limogés en juillet figurent parmi les personnes arrêtées, mais pas Riek Machar. Le gouvernement a précisé qu’il était actuellement "en fuite" et recherché, tout comme quatre autres figures majeures de la scène politique sud-soudanaises.

Depuis le limogeage du gouvernement Machar en juillet dernier par le président Kiir, le Soudan du Sud est en proie à d'importantes tensions politiques. Machar avait annoncé son intention de se présenter contre le chef de l'État sortant lors de la présidentielle de 2015.

Ce renvoi avait laissé craindre un retour des clivages de la guerre civile, entre les partisans du président Kiir, pour beaucoup issus de l'ethnie Dinka, et la communauté Nuer de Riek Machar.

Avec dépêches AFP et Reuters.