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Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch est à Moscou mardi, où il pourrait signer des accord économiques. Depuis plus de trois semaines, la contestation fait rage en Ukraine contre l'adhésion à l'Union douanière pilotée par Moscou.

C'est ce que redoutaient les opposants  pro-UE. Faisant fi de la contestation qui fait rage depuis plus de trois semaines en Ukraine, Viktor Ianoukovitch est à Moscou mardi 17 décembre. Durant sa visite, axée sur l'économie, le président ukrainien pourrait être amené à conclure certains accords, en vue de l'adhésion dans l'Union douanière d'ex-républiques soviétiques pilotée par Moscou.

Or l'opposition, qui lui reproche d'avoir refusé un accord d'association avec l'Union européenne, refuse de voir l'Ukraine entrer dans l'Union douanière souhaitée par Moscou. Accusant le président de "vendre l'Ukraine à la Russie", ils affirment qu'il pourrait céder à la Russie le système de gazoducs du pays pour obtenir un rabais sur le prix du gaz.

"Nous recevons des informations selon lesquelles le président peut obtenir un rabais sur le prix du gaz russe en échange des gazoducs ukrainiens, une composante stratégique de l'économie ukrainienne", a déclaré lundi soir Vitali Klitschko, l'un des dirigeants de l'opposition. "Nous ne voulons pas que les intérêts nationaux soient trahis", a-t-il poursuivi.

Côté russe, on semble confirmer les soupçons de la rue ukrainienne. Le ministre russe de l'Économie Alexeï Oulioukaïev a en effet déclaré lundi qu'une "feuille de route" portant bien sur l'abolition des barrières commerciales entre les deux pays serait examinée. Le conseiller économique du Kremlin, Andreï Belooussov, a également déclaré que Moscou pourrait accorder un important crédit à l'Ukraine pour l'aider à sortir de la crise

L'opposition appelle à un nouveau rassemblement ce mardi

L'opposition appelle à un grand rassemblement mardi à 16H00 GMT au moment où Viktor Ianoukovitch doit rencontrer le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier est accusé par les Européens d'avoir exercé des "pressions économiques inacceptables" sur l'Ukraine pour qu'elle renonce à l'association avec l'UE.

Les autorités ukrainiennes sont embourbées dans une crise politique inédite depuis la Révolution orange de 2004, née fin novembre du refus de Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'Union européenne, pourtant prévu de longue date, y préférant un rapprochement avec la Russie.

Le pouvoir ukrainien a toutefois affirmé à plusieurs reprises depuis le début de la crise ne pas avoir définitivement renoncé à conclure cet accord d'association et maintenir l'orientation européenne du pays.

Mais face aux atermoiements du pouvoir ukrainien, le commissaire européen à l'Élargissement Stefan Füle a annoncé dimanche que les discussions en vue d'un accord d'association avec l'Ukraine étaient suspendues, faute d'"engagement clair" de Ianoukovitch à signer ce document.

Avec AFP