
La candidate socialiste Michelle Bachelet est la favorite du second tour de l’élection présidentielle qui se tient dimanche au Chili. Parmi ses promesses de campagne figure le projet de légalisation de l’IVG en cas de grossesse à risque.
Les Chiliens retournent aux urnes, dimanche 15 décembre, pour le second tour de la présidentielle qui devrait entériner la victoire et le retour à La Moneda de la socialiste Michelle Bachelet, face à sa rivale conservatrice Evelyn Matthei. Une élection dont l’un des principaux thèmes de campagne est la légalisation de l’avortement, pratique totalement interdite dans le pays.
Michelle Bachelet, médecin de formation, veut en effet légaliser l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en cas de viol ou de risques pour la mère ou l'enfant à naître. Hors de question pour la candidate Evelyn Matthei, selon qui cela relèverait du crime. Une opinion largement partagée par la population chilienne. "C’est un être qui va potentiellement devenir un être humain donc pour moi, c’est un crime", juge ainsi une Chilienne au micro de FRANCE 24. Un autre électeur estime, pour sa part, que cette loi est nécessaire : "L’avortement doit être libre parce que le corps de la femme ne doit pas faire l’objet d’une loi".
En juillet 2013, le sujet est revenu sur le devant de la scène lorsqu’une fillette de 11 ans s’est retrouvée enceinte après avoir été violée par son beau-père. L'avortement thérapeutique a été autorisé au Chili puis aboli durant la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Une femme qui avorte encourt une peine de prison pouvant aller de trois à cinq ans. Malgré cette interdiction, plus de 100 000 avortements sont pratiqués chaque année en toute clandestinité.