Un calme précaire règne à Bangui, mais la peur est toujours présente parmi la population et la situation humanitaire reste préoccupante. Nos envoyés spéciaux se sont rendus dans un monastère, où des milliers de personnes ont trouvé refuge.
Depuis près d’une semaine, les réfugiés centrafricains sont arrivés en nombre dans le monastère Marie mère du Verbe de Bangui. Au départ, ils étaient 6 000, puis 15 000 et désormais, les frères de cette communauté religieuse ont cessé de compter.
"C’est à la limite du supportable. Il y a des gens qui sont arrivés et ils sont obligés de dormir là où ils ont déféqué", raconte un moine avec beaucoup d'émotion à nos envoyés spéciaux, qui se sont rendus sur place.
Les sœurs du monastère ont également dû improviser une pouponnière de fortune. Pour protéger les nourrissons, elles ont transformé leur logement en crèche. "C’est là où dorment 15 personnes, les femmes enceintes et les enfants", témoigne sœur Flore.
Dans cet espace où le moindre centimètre est compté, les mères manquent de tout. "Il nous faudrait du lait, des vêtements, des médicaments, de la crème pour la peau et du savon pour la toilette", explique l'une d'entre elles. La nourriture fait particulièrement défaut. Depuis des jours, les réfugiés du monastère doivent se contenter de quelques feuilles coupe faim, de manioc et d’un peu de farine.
Comme a pu le constater notre envoyé spécial Matthieu Mabin, ces déplacés sont tous chrétiens et ont fui les violences. "Ils jurent qu’en dehors du monastère, les ex-rebelles de la Séléka font régner la terreur", conclut le journaliste de FRANCE 24.