![Attaque chimique en Syrie : une enquête à charge contre l'administration Obama Attaque chimique en Syrie : une enquête à charge contre l'administration Obama](/data/posts/2022/07/18/1658172648_Attaque-chimique-en-Syrie-une-enquete-a-charge-contre-l-administration-Obama.jpg)
Washington savait que le Front al-Nosra est capable de produire du gaz sarin mais a volontairement occulté ces renseignements pour mieux accuser Damas dans l'attaque chimique du 21 août, selon Seymour Hersh, un célèbre journaliste américain.
Dans un article fleuve publié dimanche 8 décembre par la "London Review of Books" et signé Seymour Hersh - un célèbre journaliste d'investigation, lauréat du prix Pulitzer 1970 pour sa couverture de la guerre du Vietnam -, Washington est accusé de "manipulation délibérée du renseignement" dans l'affaire de l'attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas. Et ce pour mieux pointer du doigt le régime de Bachar al-Assad et justifier les frappes internationales qui devaient sanctionner ses actes.
Seymour Hersh, qui, en 2004, avait contribué à exposer le scandale de la prison d'Abou Ghraib en Irak, reproche à la Maison Blanche d’avoir "sélectionné" les informations à sa disposition. "Pis, l’administration Obama est accusée d’avoir délibérément passé certains renseignements sous silence. Précisément ceux selon lesquels le Front al-Nosra, un groupe de la rébellion syrienne affilié à Al-Qaïda, a les moyens techniques pour produire de grandes quantités de gaz sarin. Un mécanisme de sélection analogue à celui qui a été utilisé pour justifier la guerre en Irak [de 2003, NDLR]", dénonce le journaliste.
Seymour Hersh évoque notamment un rapport top secret remis à un haut-responsable de l’Agence américaine chargée du renseignement militaire (DIA), le 20 juin, soit deux mois presque jour pour jour avant l’attaque du 21 août, confirmant de précédents rapports sur les capacités chimiques d'Al-Nosra, notamment grâce à un de ses membres, Ziyaad Tarik Ahmed, un ancien militaire irakien spécialiste des armes toxiques. Par conséquent, le journaliste affirme que le Front al-Nosra aurait dû figurer sur la liste des suspects, au même titre que le régime syrien.
L'administration Obama réplique
Des responsables de l'administration Obama ont fait part de leur scepticisme devant cet article que des journaux américains auraient refusé de publier car ils le jugeaient insuffisamment étayé.
Avec AFP