Présent à Johannesburg pour la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, Barack Obama a tenu à saluer tous les chefs d’État présents au stade de Soweto. Parmi eux : le président cubain Raul Castro, dont le pays est en froid avec Washington depuis 1960.
L’image pourrait presque voler la vedette à Nelson Mandela. Mardi 10 décembre, journée d'hommage dédiée au héros de la lutte anti-apartheid décédé le 5 décembre, le président américain Barack Obama a serré la main de son homologue cubain Raul Castro avant de monter sur la scène du FNB stadium de Soweto pour livrer son discours.
Cette poignée de main historique témoigne de la volonté de Washington de se rapprocher des ennemis des États-Unis, a expliqué un responsable américain à l’AFP. Les deux pays sont en froid depuis le début des années 1960 et les États-Unis maintiennent leur embargo commercial contre Cuba depuis un demi-siècle.
Les républicains mécontents
Cette main tendue n'a pas été du goût de tout le monde. Les conservateurs américains ont vu rouge. "Pourquoi serrer la main d'un homme qui emprisonne des Américains ?, s'est ainsi interrogé le sénateur républicain John McCain. À quoi cela sert-il ?"
Le sénateur d'origine cubaine Marco Rubio, l'un des plus fervents partisans de l'embargo américain contre Cuba, a également regretté que Barack Obama n'en ait pas profité pour interroger Raul Castro sur la question des droits de l'homme. "Le fond m'intéresse plus qu'un seul moment, mais si le président voulait serrer sa main, il aurait dû lui parler de ces libertés fondamentales auxquelles Mandela était associé et qui n'existent pas à Cuba", a dit Marco Rubio à des journalistes.
En septembre, Barack Obama avait déjà fait un pas vers un autre ennemi des États-Unis en s’entretenant avec le président iranien Hassan Rohani, une première depuis 1979.
Avec AFP