Dans un entretien à FRANCE 24, le président centrafricain, Michel Djotodia, revient sur la crise qui secoue son pays. Il reconnaît ne pas contrôler la totalité du territoire et appelle ses concitoyens à "accepter de cohabiter".
Alors que les forces françaises ont commencé, samedi 7 décembre, à patrouiller dans les rues de Bangui et ses faubourgs, où les violences ont fait près de 400 morts depuis jeudi, le président centrafricain, Michel Djotodia, est revenu sur la crise qui secoue actuellement son pays.
"Le peuple centrafricain a trop souffert. Ce qui se passe aujourd’hui est la somme de tout ce qui s’est passé il y a 30 ans", a-t-il confié
itsamedi à Matthieu Mabin et Alexander Turnbull, envoyés spéciaux de FRANCE 24, quelques heures avant l'intervention télévisée de François Hollande.
"S’il y a un miracle à opérer pour que la paix revienne chez nous, le miracle doit être collectif, c’est-à-dire que tous les Centrafricains doivent s’unir, doivent conjuguer des efforts communs afin de mettre un terme à ce qui se passe aujourd’hui. C’est très regrettable. Notre pays n’a jamais connu des moments aussi durs dans son histoire."
"Accepter de cohabiter"
Sur la question du contrôle de la situation, le président centrafricain ne veut pas entendre dire qu'il n'a aucune prise. "Mes hommes, je les contrôle. Ceux que je ne contrôle pas, ce ne sont pas mes hommes", explique t-il avant de reconnaître qu'il est toutefois difficile de maîtriser la totalité du territoire, tant il est vaste.
Le chef d'État africain a conclu l'entretien en s’adressant directement à son peuple. "J’exhorte mes concitoyens à accepter de se tendre la main, à accepter de cohabiter".
Le président centrafricain Michel Djotodia - arrivé au pouvoir en mars à la tête de la coalition rebelle Séléka, qu'il a ensuite dissoute - a par ailleurs décrété un deuil national de trois jours à compter de dimanche en mémoire des victimes des massacres qui ont fait des centaines de morts à Bangui, dans un message diffusé à la radio nationale samedi soir.