Lors d'une l'interview exclusive accordée samedi 7 décembre à FRANCE 24, RFI et TV5 MONDE, le président François Hollande a plaidé pour l'organisation d'élections en Centrafrique "avant 2015".
Lors d’un entretien exclusif accordé, samedi 7 décembre, à FRANCE 24, RFI et TV5 Monde, le président François Hollande a reconnu qu’il serait difficile de maintenir à la tête de l’État centrafricain l’actuel président Michel Djotodia, issus des rebelles de la Séléka. "Je ne veux pas individualiser la responsabilité [de la crise centrafricaine, ndlr] mais on ne peut pas laisser en place un président qui n’a rien pu faire, voire même a laissé faire", a reconnu François Hollande, tout en évoquant une transition démocratique : "Nous en avons parlé avec les Africains qui se mobilisent, avec le Premier ministre [centrafricain, Nicolas Tiangaye, ndlr] qui est issu d’une coalition de forces qui n’existent plus sur le terrain. L’idée a été, et je la soutiens, d’aller le plus vite possible vers des élections, avant 2015".
À l'issue d’un sommet informel réunissant les chefs d’État concernés par la situation en Centrafrique, en marge du sommet Afrique-France pour la paix et la sécurité, François Hollande a expliqué sur FRANCE 24 que les autorités centrafricaines ont été incitées à mettre en place immédiatement un processus de désarmement et de cantonnement des milices. Il a ainsi rappelé l’exemple du Mali, où un scrutin présidentiel a été organisé dès la fin du mois de juillet, six mois seulement après l'intervention française.
"1 600 soldats français, pas davantage, cela suffira"
Samedi, les patrouilles françaises se sont intensifiées dans la capitale, Bangui, où plus de 300 personnes ont été tuées depuis deux jours. François Hollande a confirmé que le nombre de soldats français présents en Centrafrique atteindrait un total de 1 600 hommes. "Il n’y en aura pas davantage, cela suffira", a assuré le chef de l’État qui a également précisé que l’Union africaine devrait bientôt doubler ses effectifs militaires dans le pays pour atteindre 6 000 hommes.
Le président français, qui souhaite "mettre toute la Centrafrique en sécurité", a indiqué que des soldats français seraient également présents dès "ce soir" à Bossangoa, à 250 kilomètres de Bangui, où de fortes tensions interconfessionnelles ont causé la mort de plusieurs personnes ces derniers jours.
L’opération française en Centrafrique pourrait "aller assez vite", sur une durée d’environ "six mois", estime François Hollande. Elle "ne devrait rien coûter" à la France puisque "l’Europe va assurer pour 50 millions d’euros le financement de cette opération", a justifié le président.