La secrétaire d'État américaine aux Affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland, a affirmé que les États-Unis soutenaient le peuple ukrainien "qui voit son avenir en Europe". Elle a appelé le gouvernement à "écouter la voix de son peuple".
Les États-Unis soutiennent le peuple ukrainien qui "voit son avenir en Europe", a déclaré jeudi 5 décembre la secrétaire d'État américaine adjointe aux Affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland. Elle se trouve actuellement à Kiev pour le sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
"Nous sommes avec le peuple ukrainien, qui voit son avenir dans l'Europe", a déclaré Mme Nuland au moment où l'Ukraine est le théâtre d'une contestation sans précédent après le refus du gouvernement de signer un accord d'association avec l'Union européenne.
"Nous appelons le gouvernement ukrainien à écouter la voix de son peuple qui veut vivre en liberté", a-t-elle poursuivi. "C'est le moment pour l'Ukraine de répondre aux aspirations du peuple (...) ou de le décevoir", a-t-elle ajouté, mettant en garde contre les risques de "chaos et de violences".
L'opposition ukrainienne proteste, depuis près de deux semaines, contre la suspension par le pouvoir du processus d'association avec l'Union européenne, au profit de la coopération avec la Russie.
Le refus vendredi dernier au sommet de Vilnius du président Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'UE, en préparation depuis trois ans, a déclenché la mobilisation. Depuis, des milliers de manifestants continuent d'occuper la place de l'Indépendance au centre de Kiev.
A l'OSCE une confrontation entre Russes et Occidentaux
Ce sommet de l'OSCE offre l'occasion aux Russes et aux Occidentaux de se retrouver face à face, en pleine crise ukrainienne.
John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, n'est finalement pas présent à la réunion de l'OSCE. Mais, en visite mercredi en Moldavie, il a apporté un soutien appuyé à l'opposition, en déclarant que les Ukrainiens devaient avoir "la possibilité de choisir (leur) avenir".
Ses déclarations se heurtent à celles du ministre de son homologue russe, Sergueï Lavrov, qui a accusé la veille les Occidentaux d'envoyer un "mauvais message" aux Ukrainiens.
Par ailleurs, le secrétaire général de l'OSCE, Lamberto Zannier, et le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, se trouvaient mercredi soir avec les manifestants sur la place de l'Indépendance au centre de Kiev, occupée depuis dimanche. Moscou n'a guère apprécié cette initiative et s'est empressé de réagir, invitant les Européens à rester à l'écart de la crise.
"Nous disons que c'est une crise qui est grave et qu'il ne faut pas que les autres s'ingèrent, il faudrait laisser les Ukrainiens régler leurs problèmes eux-mêmes", a déclaré l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, sur Europe 1. "Nous préférons que personne ne s'en mêle. Nous non plus, on ne s'en est pas mêlés", a-t-il ajouté.
Dans la capitale, la mobilisation ne semble pas prête de faiblir, plusieurs milliers de manifestants restaient jeudi sur la place de l'Indépendance où des tentes et des braséros étaient installés pour affronter le froid. De son côté, le vice-Premier ministre Serguï Arbouzov, proche du président Viktor Ianoukovitch, exclut que la question d'élections anticipées soit discutée lors des pourparlers avec l'opposition.
Avec AFP et REUTERS