
Le congrès bolivien a adopté mardi une nouvelle loi électorale qui permettrait au président Evo Morales, en grève de la faim depuis six jours, de briguer un second mandat en décembre. Aussitôt, celui-ci a mis un terme à sa grève.
AFP - Le Congrès bolivien a adopté mardi matin la nouvelle loi électorale, qui régira les scrutins présidentiel et législatif du 6 décembre, entraînant la fin de la grève de la faim entamée il y a six jours par le président Evo Morales, a-t-on appris de source gouvernementale.
Après neuf heures de débat, les parlementaires des deux chambres, réunis en Congrès, ont adopté le compromis trouvé lundi en commission par des législateurs de la majorité et de l'opposition.
Il prévoit notamment la création d'un nouveau registre électoral actualisé et biométrique, avec empreintes digitales, qui sera utilisé lors des élections de décembre et du scrutin d'avril 2010 destiné à renouveler les gouverneurs.
C'était une demande-clef de l'opposition de droite, majoritaire au Sénat mais minoritaire à la Chambre des députés, qui juge l'actuel registre truffé d'irrégularités et veut des garanties de transparence.
Cette mesure, d'un coût de 35 millions de dollars (26 millions d'euros), sera financée sur un budget destiné à acheter un avion pour la présidence.
La voie est ouverte pour un second mandat présidentiel
La nouvelle loi permettra aussi d'organiser le vote des Boliviens de l'étranger et accorde sept sièges aux représentants des peuples indigènes, deux points sur lesquels achoppaient également les négociations.
Après le vote, M. Morales, qui espère obtenir en décembre un deuxième mandat de cinq ans, a mis fin à sa grève de la faim entamée jeudi, en compagnie de 14 dirigeants syndicaux proches du pouvoir pour faire pression sur le parlement afin qu'il accélère l'adoption de la loi. Il observait son jeûne tout en absorbant des liquides et en mâchant des feuilles de coca qui l'aident à combattre la faim.
Satisfait, Morales arrête sa grève de la faim
"Nous arrêtons en ce moment notre grève de la faim", a annoncé Pedro Montes, secrétaire exécutif de la Centrale ouvrière bolivienne (COB), aux côtés de M. Morales. Il a enjoint les quelques 2.000 personnes à travers le pays, qui observaient aussi le jeûne en solidarité avec le président, à faire de même.
"Avec l'appui du peuple, il est possible de contrecarrer ces petits groupes qui passent leur temps à causer du tort au Congrès", a déclaré M. Morales, qui a annoncé qu'il promulguerait mardi matin la loi électorale.
Selon les sondages, l'indien aymara anti-libéral, âgé de 49 ans, part favori pour l'élection présidentielle de décembre.