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Handball : nouveau départ pour les Bleues et leur gardienne Cléopâtre Darleux

L'équipe de France féminine de handball attaque sa préparation du Mondial, qui se tiendra en Serbie du 6 au 22 décembre, par un premier match amical contre la Tunisie, jeudi à Reims. FRANCE 24 a rencontré la gardienne Cléopâtre Darleux.

En pleine préparation pour le Mondial, qui se tiendra en Serbie du 7 au 22 décembre, l’équipe de France féminine de handball disputera trois matches amicaux. Le premier a lieu jeudi 28 novembre à Reims face à la Tunisie. Les Bleues disputeront ensuite deux autres rencontres, samedi 30 et dimanche 1er décembre, dans le cadre du tournoi de Paris, qui regroupera aussi la Tunisie, la Roumanie et le Japon. Trois sélections qualifiées elles aussi pour le Mondial.

Ces trois matches amicaux ne seront pas de trop pour les Bleues, doubles vice-championnes du monde sortantes (2009, 2011), qui doivent composer avec un nouvel encadrement. Pour la première fois en quinze ans, les Françaises ne seront en effet pas dirigées par Olivier Krumbholz lors d’une compétition internationale. Alain Portes, ex-entraîneur de l’équipe masculine de la Tunisie, a été nommé en juin dernier à la tête des "Femmes de défis". "Il y a une excitation, a confié à FRANCE 24 la gardienne Cléopâtre Darleux [24 ans, 112 sélections, NDLR]. On a un nouveau coach, c’est un petit peu nouveau pour tout le monde."

FRANCE 24 : Ce changement complet d’encadrement signifie-t-il que l’équipe de France repart à zéro ?

Cléopâtre Darleux : "C’est délicat, mais on ne repart pas à zéro. Alain [Portes NDLR] a une connaissance du handball international. Il nous a beaucoup vues jouer avant. Mais c’est vrai que pour nous, les joueuses, c’est tout nouveau. C’est comme si on avait zéro sélection. On a envie de prouver, de montrer que l’on sait jouer au handball, et que l’on mérite notre place dans l’équipe."

F24 : Le fait de changer d’entraîneur et de commencer un nouveau cycle influera forcément sur les ambitions de cette équipe de France au Mondial…

CD : On en est conscientes. On a toujours envie de gagner, mais il faut aussi être réalistes. On est une nouvelle équipe. On ne peut pas se baser sur celle que l’on avait il y a deux ans [vice-championne du monde au Brésil en 2011, NDLR]. Cette année, on vise les huitièmes de finale, car il y a vraiment deux équipes plus faibles que nous [RDC et République Dominicaine, NDLR]. Ensuite on essaiera d'atteindre le meilleur résultat possible.

F24 : Vous effectuez actuellement votre deuxième saison dans le club danois de Viborg, comment se passe cette expérience à l’étranger ?

CD : Cela se passe très bien. J’avais vraiment envie de découvrir le Danemark, car son championnat est considéré comme le meilleur au monde. C’est une belle expérience. J’apprends beaucoup de choses. C’est le top ! Les entraînements sont très intenses. La place des gardiennes est très importante, donc c’est enrichissant pour moi. Je suis très contente d’être là bas.

Après cela fait toujours plaisir de rentrer en France. Le Danemark, ce n’est pas le pays de rêve. Le temps n’est pas extra. Il fait nuit tôt et jour tard ! Donc là, je suis heureuse de retrouver l’équipe de France et de parler français. Je sais que je reviendrai en France, mais pour l’instant, si j’ai une opportunité dans un autre club à l’étranger pourquoi pas ? Je m'accorde encore un à deux ans pour jouer à l’étranger.

F24 : Vous êtes quatre joueuses de l’équipe de France à évoluer hors de l’Hexagone. Il n’y en a quasiment jamais eu autant. Cela signifie-t-il que le championnat de France est moins bon ou que pour gagner des titres, il faut s’expatrier ?

CD : Je ne pense pas que le niveau du championnat de France baisse. Il y a plein de joueuses étrangères qui viennent en France. C’est nous qui souhaitions découvrir autre chose. En jouant à l’étranger, on a aussi plus de chances de gagner certains trophées européens, car les clubs français ne vont pas toujours très loin, notamment en Ligue des champions. C’est pour cela que nous allons voir ailleurs.

F24 : Que pensez-vous de la professionnalisation du handball féminin et des clubs qui ont justement les moyens de s’offrir des joueuses de grandes qualités pour décrocher des titres européens ?

CD : Actuellement il y a des très gros salaires dans le handball féminin. Les meilleures joueuses mondiales gagnent plus de 15 000 euros mensuels. Pour le handball féminin, ce sont des salaires extraordinaires.

F24 : À bientôt 25 ans, pensez-vous déjà à votre après-carrière ?

CD : Oui bien sûr ! Je pense à ma reconversion de plus en plus. Je sais que si je retourne en France, je reprendrais mes études. Pour le moment, je ne cible rien. La priorité c’est le handball, même si je sais que je n’ai pas du tout envie de devenir entraîneur. Les langues m’intéressent beaucoup. Je sais que si je rentre en France, je me tournerai donc vers ce secteur. Mais autrement je suis dans le flou total. Après 30 ans, je ne sais pas ce que je vais faire. Je suis jeune, mais cela arrivera vite.

F24 : L’État français et la Fédération française de handball vous aident-ils dans cette après-carrière ?

CD : Ils s’en chargent déjà. Ils nous accompagnent dans la reconversion, ils sont là pour nous. À partir du moment où l’on a des projets précis, les portes s’ouvrent. La Fédération nous aide beaucoup. Dans le passé la FFHB m’a d’ailleurs déjà aidée, quand je m’étais lancée dans une prépa kiné, en finançant la formation.

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