La victoire de Juan Orlando Hernandez, le candidat de droite à la présidentielle hondurienne, est "irréversible" et "sans appel" selon le tribunal électoral. Le parti de gauche de Xiomara Castro continue de dénoncer des fraudes.
"Irréversible". Le tribunal électoral a tranché : la victoire de Juan Orlando Hernandez, le candidat de droite à la présidentielle du Honduras, est "irréversible" et le résultat "sans appel" . "Le résultat est sans appel. Les chiffres que nous avons donnés reflètent une tendance qui est irréversible. Les résultats ne vont pas varier", a ainsi affirmé lundi 25 novembre le président du tribunal, David Matmoros, qui n'a toutefois pas voulu proclamer officiellement de vainqueur. Cette déclaration est intervenue après le dépouillement de 67% des bulletins, donnant le candidat au pouvoir en tête avec 34,08% des voix contre 28,92% à sa rivale de gauche, Xiomara Castro.
Un verdict censé couper court aux débats postélectoraux. Dimanche, le candidat du Parti national (droite) et sa principale adversaire ont plongé le pays dans l'incertitude en proclament leur victoire respective. Lundi, les tendances ont continué d'être publiées au compte-gouttes par les autorités électorales.
Face aux chiffres officiels, les parties adverses campent sur leurs positions, refusant à l'avance de transiger avec le camp d'en face. Si le parti de gauche continue de dénoncer des fraudes, le candidat de la droite crie victoire. "Cette victoire est le résultat décidé par le peuple hondurien dans les urnes, il ne se négocie avec personne", a assuré lundi Juan Orlando Hernandez devant la presse.
La gauche dénonce des fraudes
Xiomara Castro, 54 ans, qui n'a pas hésité dimanche soir à se déclarer "présidente du Honduras", dénonce des fraudes. Lundi, elle a laissé parler son époux, l'ex-président déchu
Manuel Zelaya. "Les urnes ont parlé pour un changement profond dans notre pays (...) Nous ne voulons aucune négociation", a affirmé Manuel Zelaya, en écho aux déclarations de Juan Orlando Hernandez. Manuel Zelaya assure "ne pas reconnaître" les résultats du TSE. Le parti de Xiomara Castro, Liberté et refondation (Libre), affirme, sans fournir de détails, qu'environ un cinquième des votes est concerné par "une série d'irrégularités", notamment dans la transmission d'informations au TSE.
De leur côté, les représentants des quelques 800 observateurs étrangers déployés dimanche pour garantir la transparence du scrutin n'ont pour l'heure pas fait état de fraudes.
Un pays aux institutions fragiles
La situation post-électorale fait craindre un regain de tensions dans ce petit
pays pauvre aux institutions fragiles, quatre ans après le coup d'État militaire ayant renversé
Manuel Zelaya. Élu en 2005 au nom du Parti libéral (centre droit), ce dernier avait été chassé du pouvoir en 2009 lorsque la droite, les milieux des affaires et l'armée avaient voulu en finir avec le virage à gauche de sa politique.
Manuel Zelaya espère aujourd’hui une même mobilisation de masse qu’en 2009 et il appelle à descendre dans la rue : "Si cela est nécessaire, nous descendrons dans les rues défendre nos droits comme nous l'avons toujours fait", a-t-il averti.
Lundi 25 novembre, le calme a régné dans les rues de Tegucigalpa et des autres principales villes du pays La présidence et d'autres secteurs stratégiques de la capitale se trouvaient sous étroite surveillance de militaires et policiers.
Avec dépêches AFP