Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a annoncé lundi que l'Union européenne lèvera les sanctions imposées contre l'Iran dès le mois de décembre, de manière "limitée, ciblée et réversible".
L'allègement des sanctions imposées à l’Iran "va commencer au mois de décembre", a indiqué lundi 25 novembre le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, sur Europe 1, c'est-à-dire quelques semaines seulement après la signature de l'accord à Genève.
Une réunion de l'Union européenne au niveau des ministres des Affaires étrangères est "prévue dans quelques semaines", a-t-il souligné. Cette levée des sanctions sera "limitée, ciblée et réversible", a-t-il poursuivi, sans préciser les domaines concernés. "C'est la même chose du côté américain", a rappelé Laurent Fabius.
Ces sanctions, imposées à des degrés divers depuis une vingtaine d'années, ont durement touché l'économie iranienne. Leur levée fait partie des motivations principales qui ont poussé Téhéran signer l'accord avec le G5+1 dans la nuit de samedi à dimanche.
Une levée étroitement encadrée
Laurent Fabius a également souligné que la possibilité laissée à l'Iran d'enrichir de l'uranium, alors que toutes les résolutions de l'ONU depuis dix ans demandaient a suspension de ce processus, serait étroitement encadrée.
"Ce qui est garanti de part et d'autre, c'est un programme d'enrichissement, ce n'est pas la même chose qu'un droit d'enrichissement, dans des termes qui sont mutuellement convenus. Ca veut dire qu'il (l'Iran) ne peut pas faire tout et n'importe quoi, il y a des limitations précises", a-t-il expliqué.
Interrogé sur le rejet israélien de l'accord et sur le fait de savoir si l'on craignait des frappes préventives d'Israël, Laurent Fabius a répondu : "À ce stade non, parce que personne ne le comprendrait".
Aux termes de l'accord conclu ce week-end à Genève entre l'Iran et les six puissances chargées du dossier nucléaire (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), Téhéran ne pourra plus enrichir de l'uranium au-delà de 3,5% ou 5%, donc pour un usage civil uniquement. Son stock d'uranium enrichi à 20% sera aussi neutralisé.
Téhéran revendique un droit à enrichir de l'uranium pour un usage civil. Le pays ne dispose toutefois que d'une seule centrale, Bouchehr, fournie et alimentée en combustible par la Russie. Selon les experts, il est nécessaire d'avoir 50 000 centrifugeuses enrichissant de l'uranium à 3,5% pour alimenter une centrale. L'Iran en possède aujourd'hui 19 000.
Avec dépêches (AFP)