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En Bretagne, l’appel des syndicats entendu par des milliers de salariés

Entre 4 000 et 8 000 salariés ont défilé samedi en Bretagne, à l’appel de sept syndicats. L’objectif de la mobilisation : obtenir des mesures sociales au sein du “Pacte d’avenir” et se démarquer des “Bonnets rouges”.

Ils étaient entre 4 000 et 8 000 salariés à battre le pavé, samedi 23 novembre, à travers la Bretagne, pour dénoncer la série de restructurations qui frappe actuellement les entreprises bretonnes.

Sous une mer de banderoles et autres drapeaux, les manifestants ont répondu à l’appel d'une intersyndicale, exigeant que des mesures sociales soient intégrées dans le "Pacte d'avenir Bretagne". Ce dispositif promis mi-octobre par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a été décidé pour tenter de trouver des solutions pérennes à la crise, amplifiée par le rejet de l'écotaxe.

Les sept syndicats régionaux - CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, Unsa, CFE-CGC et FSU - sont parvenus à rassembler 2 200 manifestants à Rennes, selon la police [3 000 selon les organisateurs], 750 à Saint-Brieuc [2 000 selon les syndicats] et 1 100 à Lorient, selon la police [3 000 selon les organisateurs]. Une autre manifestation prévue à Morlaix, dans l’après-midi a réuni plusieurs centaines de personnes.

“La mort de l'emploi !”, “Interdiction des licenciements, partage du travail entre tous !”, ont notamment scandé les manifestants. Dans le cortège lorientais, les leaders nationaux de la CFDT et de la CGT, Laurent Berger et Thierry Lepaon, ont défilé côte à côte derrière une banderole affichant : "pour l'avenir de la Bretagne, mobilisons-nous pour un pacte social en faveur de la Bretagne".

Face aux revendications des syndicats, le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot a assuré sur Europe 1 qu'une "dimension sociale" serait donnée au Pacte d'avenir, notamment dans l'industrie agroalimentaire.

Reprendre l’avantage sur les “Bonnets rouges”

Avec cette mobilisation, l’intersyndicale espère également reprendre la main face aux "Bonnets rouges", ce mouvement contestataire pour l'emploi et contre l'écotaxe qui a rassemblé, début novembre à Quimper, entre 15 000 et 30 000 personnes parmi lesquelles des salariés, des chefs d'entreprises, d'élus, de militants politiques et régionalistes.

La présence d’aucun “Bonnet rouge” n’a été relevée lors de la mobilisation syndicale de samedi, exception faite de Christian Troadec, le fondateur du mouvement, qui a été hué par les manifestants. "Il y a une montée des poujadismes", a lancé à la presse Laurent Berger au départ du cortège lorientais, alors qu'il était interrogé sur la présence de Christian Troadec. "C'est une manifestation syndicale, il faut arrêter de mélanger les genres", a-t-il encore ajouté.

Les syndicats estiment que les “Bonnets rouges” sont victimes d'une “manipulation” de la part du patronat, des responsables politiques et de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA).

"On ne rejette personne", a souligné, pour sa part, le leader régional de la CFDT, Louis Baron. "Mais qu'on ne vienne pas nous parler d'écotaxe", a-t-il précisé à l'AFP.

Les "Bonnets rouges", quant à eux, ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 30 novembre, à Carhaix, la ville dont le maire est Christian Troadec.

Avec dépêche AFP