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Les négociations sur le climat patinent à Varsovie

Après une nuit blanche, les discussions reprennent à la conférence sur le changement climatique de Varsovie. Les négociations, qui portent sur les émissions de gaz à effet de serre et sur l'aide aux pays en développement, n'ont pas abouti.

Alors que la date officielle de clôture du sommet de Varsovie sur le climat a expiré vendredi, les discussions se poursuivent samedi 23 novembre, bien que les négociateurs de 195 pays aient passé une nuit blanche pour arracher un compromis posant les bases de l’accord de 2015. Ce dernier doit être négocié à Paris avec une entrée en vigueur prévue en 2020, mais pour le moment, seul un consensus a été trouvé sur la protection des forêts tropicales. 

Aucune mesure concrète n'a émergé des deux semaines de discussions menées dans la capitale polonaise. Elles portent sur le niveau de précision de la feuille de route pour 2015, qui se heurte à la réticence de certains pays émergents, dont la Chine et l'Inde. Ces derniers réclament un traitement plus souple dans le futur accord portant sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre.

À la dernière version du texte, qui invite les États à "lancer ou intensifier leurs préparations en vue de présenter des engagements [...] et de les communiquer bien à l'avance" avant Paris, certains pays souhaitent ajouter : "d'ici le premier semestre 2015 pour ceux qui sont en position de le faire".

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En duplex de Varsovie

Les pays du Sud réclament 100 milliards par an

Les deux autres textes en discussion à Varsovie sont "finalisés" et en attente d’un accord global, d’après l’AFP. Ils concernent l'aide financière aux pays du Sud et la création d'un mécanisme portant sur les "pertes et dommages" subis par ces derniers à cause du réchauffement. Là encore, les négociateurs ont du mal à s'entendre.

Les pays en voie de développement insistent pour avoir des assurances sur la mobilisation des 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 promis par les pays riches. Or le texte proposé se contente d'exhorter "les pays développés à continuer à mobiliser de l'argent public, à des niveaux supérieurs" à ceux de l'aide d'urgence décidée à Copenhague en 2009 pour 2010-2012, soit 10 milliards de dollars par an.

"Sur les questions financières, il n'y a pas eu de progrès", a regretté Claudia Salerno, représentante du Venezuela. "Cette conférence devait être la conférence des finances", a de son côté déclaré à l'AFP le négociateur du Bangladesh, Qamrul Chowdhury. "Et tout ce qu'on a, ce sont des cacahuètes", a-t-il ajouté. "Les pourparlers de Varsovie, qui auraient dû constituer un pas en avant important, [...] sont sur le point d'accoucher de presque rien", a constaté le principal négociateur chinois, Su Wei.

À la veille de la conclusion prévue des travaux, quelque 800 représentants de 13 associations de défense de l'environnement, dont Greenpeace et le Fonds mondial pour la nature (WWF), ont claqué la porte des débats en signe d'exaspération face au blocage des débats.

Avec dépêches AFP et REUTERS