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Les enquêteurs analysent l’ADN du "tireur fou", toujours en fuite

Les enquêteurs chargés d'appréhender le "tireur fou" ont entamé mardi l'analyse de l’ADN du suspect, qui pourrait être présent dans la voiture l'ayant transporté et sur les cartouches qu’il a tirées.

Le blessé est sorti du coma artificiel

Le blessé, 23 ans, touché au thorax et à l'abdomen par le tireur, est "réveillé" et "sorti du coma artificiel", mais reste surveillé de près par ses médecins, a précisé Libération mardi après-midi.

"Il va un petit mieux qu’hier", a déclaré Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération sur France inter, mardi matin.  "Je reste extrêmement prudent parce qu’il a été très sérieusement blessé, très sérieusement touché" , a-t-il poursuivi. Le jeune homme a été hospitalisé en urgence lundi matin à la Pitié-Salpêtrière à Paris. 

Assistant d'un photographe du supplément Next, le jeune homme originaire de Toulon se trouvait à Libération pour un shooting photo. C’était la deuxième fois qu’il se rendait au journal.  

Les forces de police sont sur le qui-vive mais le tireur, qui a grièvement blessé par balles un assistant photographe dans l'enceinte du journal Libération lundi 18 novembre, court toujours, contrairement à des rumeurs rapidement démenties.

"On ne confirme pas l'arrestation. Nous n'avons pas d'information, ni dans un sens ni dans l'autre", a déclaré Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur. "Le tireur n'a pas été interpellé", a-t-on ajouté de source judiciaire.

Selon des informations du Parisien, qui avait annoncé l'arrestation du supect avant de se retracter,  un suspect a été arrêté dans le VIIe arrondissement parisien avant d'être relâché. 

Manuel Valls place ses espoirs dans un appel à témoins

Le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls a annoncé, mardi 19 novembre, que les enquêteurs chargés de retrouver le tireur avaient effectué "tout un travail sur (son) ADN". L'homme, âgé de 35 à 45 ans, de type européen, s'en était pris à Libération, à BFMTV et à une tour de la Société Générale .

"Au cours des dernières heures, tout un travail a été fait concernant l'ADN de cet individu, soit dans la voiture qu'il a utilisée, soit sur les cartouches", a indiqué Manuel Valls, en marge de l'inauguration du salon international de la sécurité intérieure Milipol.

Le ministre a par ailleurs invité de nouveau tous "les concitoyens à donner à la police toutes les informations utiles" à la capture de l’individu en lançant un vaste appel à témoins.

Les enquêteurs chargés de retrouver la trace du "tireur fou" de Libération et de La Défense ont diffusé dès mardi matin un nouveau cliché du suspect, a-t-on appris de source policière.

"Environ 400 appels" de témoins

Par ailleurs, la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a reçu "environ 400 appels" à la suite de l'appel à témoins qui a été lancé lundi 18 novembre par le procureur de la République de Paris. Parmi ces appels, 120 "sont pris au sérieux et ont fait l'objet d'une fiche de renseignement", a précisé cette source.

La nouvelle photo du suspect, provenant d'une caméra de vidéosurveillance de la RATP, permet de distinguer l’homme plus nettement. Il y apparaît debout et de face, regard fixe. Il porte une veste rouge et sa tête est couverte d’un bonnet beige.

Le suspect, qui a grièvement blessé un assistant photographe de Libération lundi, est également soupçonné d'être l'auteur d'une agression vendredi au siège de BFMTV. Ce serait également lui qui aurait obligé lundi un automobiliste à le déposer non loin des Champs-Elysées après avoir ouvert le feu devant le siège de la Société Générale à La Défense.

Une source proche du dossier a par ailleurs affirmé que les policiers disposaient déjà de "nombreux éléments" d’enquête, mais que le suspect n’avait "toujours pas été identifié" en dépit des nombreuses pistes suivies grâce aux appels. "Il faut évidemment vérifier et cela prend du temps, mais cela nous permet d'avancer", a assuré cette source.

L’automobiliste pris en otage entendu

Outre ces appels et les quelques clichés diffusés, les enquêteurs disposeraient "d’autres éléments matériels dont [ils ne peuvent] pas parler". "On accumule pas mal de choses. Mais il faut savoir être patient, surtout dans une affaire comme celle-ci. On reste confiant et on pense tout de même pouvoir aller assez vite", résume cette même source.

Le témoignage de l’automobiliste qui a été pris en otage pendant près de 20 minutes pourrait être important pour faire avancer l’enquête, même si les enquêteurs refusent d’en faire un élément prépondérant. "Il y a quelques renseignements à tirer de cette séquence, mais ce n'est pas forcément fondamental dans l'enquête", tempère néanmoins une autre source proche de l'enquête.

Les policiers chargés de l’investigation confirme cette prudence : "Les déclarations de l'homme sont en cours de vérification, car on ne sait pas s'il disait vrai. Il a pu vouloir intimider l'automobiliste. Tout cela prend du temps", précise-t-on à la police judiciaire.

Le fugitif, qui est parvenu à échapper lundi à la mi-journée aux forces de l'ordre près de l'avenue des Champs-Élysées, aurait confié à son otage qu'il sortait de prison et qu'il avait une grenade sur lui.

Nicolas Demorand sur France Inter

Avec dépêches (AFP/ REUTERS)