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Des affrontements entre des habitants de Tripoli protestant contre la présence de factions armées dans la ville et des miliciens de Misrata ont fait au moins 31 morts et 285 blessés vendredi, selon diverses sources officielles.

Le gouvernement libyen a appelé vendredi 15 novembre à un cessez-le-feu entre groupes armés à Tripoli après les violents hueurts de la journée qui ont fait au moins 31 morts et 285 blessés, selon le ministre libyen de la Santé, Noureddine Daghmane.

"Nous demandons à toutes les factions armées un cessez-le-feu pour que le gouvernement puisse prendre les mesures nécessaires en vue de rétablir le calme dans la capitale", a indiqué le gouvernement dans un communiqué lu par le ministre de la Culture, Hassan al-Amine. Il a aussi appelé la population "à ne pas porter d'armes et à ne pas s'approcher du quartier de Gharghour" où se sont affrontés milices et population vendredi.

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Le témoignage d'une habitante de Tripoli

Dans un communiqué, le Premier ministre a affirmé que "la manifestation était pacifique et a essuyé des tirs quand elle est entrée à Gharghour", revenant sur des propos tenus plus tôt dans lesquels il expliquait que ces heurts avaient opposé "des manifestants armés à des hommes armés". "Il n'y avait aucune personne armée parmi les manifestants", a encore ajouté le Premier ministre.

Tirs des miliciens sur les manifestants

Les incidents ont débuté plus tôt dans la journée lorsqu'une milice a tiré sur des centaines de manifestants, venus pacifiquement réclamer le départ de ces ex-rebelles de leur quartier général. En début d'après-midi, alors que des centaines de manifestants s’approchaient de ce QG, des membres de cette milice de Misrata, à l'est de Tripoli, avaient tiré des rafales en l'air à la mitraillette et aux canons anti-aériens, pour tenter de les disperser. Mais devant la persévérance des protestataires, les hommes armés ont tiré sur eux, selon un journaliste de l'AFP. D’après un chef de cette milice, interrogé par la chaîne privée Al-Naba, ce sont les manifestants qui ont tiré en premier sur le QG.

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La Libye dépassée par des factions armées
À Tripoli, une manifestation contre les milices vire au bain de sang

Dans la soirée, des hommes armés, à bord de pick-up munis de canons anti-aériens, ont pris d'assaut le quartier général de la milice et l'ont incendié, rapportent des témoins. "Des Tripolitains armés sont entrés dans le quartier de Gharghour. Ils ont incendié toutes les villas [que les miliciens] occupaient, pour qu'ils n'y reviennent pas. La plupart des membres de la milice se sont barricadés dans une seule villa. Mais l'étau se resserre autour d'eux", a indiqué à l'AFP Ibrahim, un témoin sur place.

"Nous allons annoncer une grève générale et entrer dans la désobéissance civile jusqu'au départ de ces milices", a averti vendredi le président du Conseil local de Tripoli, l'équivalent de la mairie.

Les Tripolitains protestent régulièrement contre la présence de factions armées venues d'autres localités. Ces dernières ont participé à la libération de Tripoli du régime Kadhafi en août 2011, mais n’ont pas quitté la capitale depuis. Les autorités de transition les ont sommées à plusieurs reprises de quitter la ville, en vain.

Avec dépêches