Nadejda Tolokonnikova, l'une des deux jeunes femmes emprisonnées du groupe contestataire russe Pussy Riot, est arrivée en Sibérie où elle doit rejoindre un nouveau camp de travail. Sa famille n'avait plus eu de ses nouvelles depuis fin octobre.
Après plusieurs jours d’incertitudes, les autorités pénitentiaires russes ont confirmé que Nadejda Tolokonnikova, une des membres du groupe Pussy Riot actuellement emprisonnées, a rejoint la Sibérie pour intégrer un nouveau camp de travail.
"Tolokonnikova est arrivée dans l'un des établissements pénitentiaires de la région de Krasnoïarsk (Sibérie orientale)", ont indiqué les autorités dans un communiqué.
Le sort de la jeune femme de 24 ans, mère de famille, avait fait l’objet de nombreuses spéculations au cours des dernières semaines. Sa famille n’avait en effet plus eu de ses nouvelles depuis le 22 octobre dernier. Son mari Piotr Verzilov a pu lui parler jeudi au téléphone pour la première fois depuis vingt jours, mais il a constaté qu’elle était affaiblie par sa récente grève de la faim. La Pussy Riot avait cessé de s’alimenter en septembre pour protester contre ses conditions de détention dans un centre pour femmes situé en Mordovie, à 600 kilomètres de Moscou, et demander son transfert.
Dans un hôpital pour tuberculeux
En attendant de rejoindre son nouveau camp, Nadeja Tolokonnikova est actuellement dans un hôpital pour tuberculeux à Krasnoïarsk, à 4000 km de Moscou. Selon un responsable local de l’administration pénitentiaire, cité par l’agence Ria Novosti, la prisonnière ne présente pas ces symptômes, mais elle y effectue un bilan médical.
"Elle va bien. Elle m’a dit que les conditions dans l’hôpital était bonnes et qu’elle était soignée pour des problèmes médicaux qu’elle a contractés lors de son passage dans son ancienne prison", a expliqué son mari au journal britannique "The Telegraph", tout en ajoutant qu’il espérait être autorisé à lui rendre visite vendredi.
Tout comme Maria Aliokhina, une autre membre des Pussy Riot, Nadeja Tolokonnikova purge une peine de deux ans de prison pour avoir chanté en 2012 "une prière punk" de contestation contre le président russe Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Alors que toutes leurs demandes de remise en liberté ont été rejetées, les deux jeunes femmes doivent sortir de prison en mars 2014. Ekaterina Samoutsevitch, la troisième membre du groupe, a bénéficié en octobre 2012 d'une suspension de sa condamnation en appel.
Avec dépêches