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Le PIB des États-Unis recule plus que prévu

Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a reculé de 0,5% au troisième trimestre, plombé par la chute de la consommation, faisant mentir les prévisions du département du Commerce qui avait anticipé une baisse de 0,3%.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis a reculé plus que prévu au troisième trimestre, en raison de l'effondrement de la consommation des ménages, d'une moindre contribution du commerce extérieur et des dépenses moins fortes qu'annoncé du gouvernement fédéral.

Le PIB a reculé de 0,5% au troisième trimestre (en rythme annuel) par rapport au précédent, selon la nouvelle estimation publiée mardi par le département du Commerce, qui avait annoncé initialement une baisse de 0,3%.

Le nouveau chiffre est conforme aux attentes des analystes.

Au deuxième trimestre, la croissance avait atteint 2,8%.

"Nous sommes au commencement d'une des pires récessions de l'après-guerre, même en prenant en compte un programme massif de relance" par l'administration du futur président Barack Obama, a estimé Nariman Behravesh, d'IHS Global Insight.

L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a confirmé ce diagnostic en prévoyant mardi que l'économie américaine allait connaître la récession la plus marquée parmi tous les grands pays développés, avec une contraction du PIB de 0,9% en 2009.

"Les chiffres sont ce qu'ils sont, c'est-à-dire préoccupants. C'est pourquoi nous devons prendre les mesures audacieuses que nous prenons", a commenté la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, en référence aux mesures de relance du crédit à la consommation annoncées peu avant par la Réserve fédérale.

"La plupart des composants principaux du PIB ont contribué au recul de la croissance au troisième trimestre", a noté le département du Commerce.

Les dépenses de consommation des ménages, qui assurent en temps normal près de 70% la croissance de l'économie américaine ont reculé de 3,7%, plus forte baisse depuis le deuxième trimestre de 1980.

La baisse découle d'un recul des achats de biens durables (-15,2%), et des biens non durables (-6,9%), ceux-ci enregistrant leur plus fort repli depuis 1950.

La crise pousse nombre d'Américains à se serrer la ceinture au quotidien et à reporter leurs gros achats, du fait conjugué de la hausse du chômage et de la difficulté à obtenir des crédits.

"Les Américains sont inquiets sur la sécurité de leur emploi, la valeur de leur logement, leur épargne, leur retraite et leur capacité à obtenir un prêt pour payer des études ou une voiture", a expliqué le secrétaire au Commerce Carlos Gutierrez.

Au total, le recul de la consommation des ménages a fait perdre 2,69 points de croissance à l'économie.

Confirmant une tendance de baisse engagée début 2006, les investissements privés dans le logements ont plongé de 17,6%, faisant perdre 0,66 point de croissance aux Etats-Unis. En outre, les dépenses d'investissements hors logement ont reculé (-1,5%) pour la première fois fin 2006.

Le recul du PIB a été freiné par la bonne tenu du commerce extérieur, mais celui-ci a été finalement moins performant qu'estimé initialement. Le commerce extérieur a apporté 1,07 point de croissance au troisième trimestre.

La hausse des dépenses de l'Etat fédéral a atteint 5,4%, apportant ainsi 0,96 point de croissance. La variation des stocks des entreprises a également contribué pour 0,89 point à la croissance.

La plupart de ces soutiens à l'activité économique pourraient disparaître dans les mois qui viennent.

"La demande intérieure (consommation et investissement) ainsi que la contribution nette du commerce extérieur vont chuter de manière importante au quatrième trimestre, reflétant la gravité de la récession actuelle", prévoit Amine Tazi, économiste de Natixis.