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L'opposition syrienne accepte de participer à Genève II sous conditions

La Coalition nationale syrienne, principale vitrine politique de l'opposition à Assad, a accepté de participer à la conférence de paix dite "Genève II", à condition que cela mène à une transition politique. Aucune date n'a encore été fixée.

Après deux jours de débats animés à Istanbul, la Coalition nationale syrienne (CNS), principale représentante politique de l’opposition à Bachar al-Assad, soutenue par les Occidentaux, accepte de participer à une conférence de paix à Genève avec le régime de Damas, annonce un communiqué diffusé lundi.

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Le texte, rédigé en arabe, fixe plusieurs conditions pour participer à cette conférence. Baptisée "Genève II" dans les milieux diplomatiques, elle a pour objectif de mettre fin à deux ans et demi de guerre civile en Syrie via la création d’une autorité de transition.

Désaccords de fond
Le principe de cette conférence a été proposé en mai dernier par les États-Unis et la Russie, pour donner suite à la conférence de Genève de juin 2012, qui avait appelé à la création d’un gouvernement provisoire en Syrie.
Mais des désaccords de fond sur le départ de Bachar al-Assad ou la participation de l’Iran retardent depuis des mois la tenue de cette réunion, que l’émissaire des Nations unies sur la Syrie, Lakhdar Brahimi, espère encore organiser avant la fin de l’année.
Le président de la Coalition, Ahmad Jarba, a exprimé son souhait d’assister à des pourparlers de paix sous l’égide de Washington et Moscou, mais la CNS dans son ensemble ne s’était encore jamais engagée à y participer, en dépit des pressions des pays occidentaux et arabes.
La CNS réclame un accès libre dans les zones assiégées pour les organisations humanitaires, la libération des prisonniers politiques et affirme que toute conférence internationale doit aboutir à une transition politique.
Le communiqué annonce aussi qu’un comité s’est vu assigner pour mission de continuer à discuter avec les forces révolutionnaires à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie afin d’expliquer la position de la CNS, alors que des combattants sur le terrain, dont les principales brigades islamistes, s’opposent au processus diplomatique en cours s’il n’aboutit pas à la chute du président syrien.
Un deuxième comité sera lui en charge de rédiger une résolution qui formalisera les positions de la Coalition sur la question de Genève.  L’assemblée générale de la Coalition doit poursuivre ses travaux toute la journée de lundi et approuver la nomination d’un cabinet dirigé par Ahmad Tumeh, qui aura pour tâche d’essayer de rétablir l’ordre dans les zones sous contrôle rebelle.
Reprise d’une base militaire près d’Alep
Sur le terrain, dimanche, l'armée syrienne a repris aux rebelles le contrôle d'une base militaire stratégique proche de l'aéroport international d'Alep (nord), après trois jours de violents combats.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ces affrontements entre des groupes rebelles et djihadistes et l'armée régulière, soutenue par les milices chiites libanaises du Hezbollah, ont fait au moins 95 morts au total. La reprise de cette base prépare le terrain en vue de la réouverture de l'aéroport de la deuxième ville du pays, fermé depuis le début de l'année en raison de la recrudescence des attaques rebelles à l'est d'Alep, selon l’OSDH.

Avec dépêches