
Le Premier ministre israélien est déterminé à tout faire pour convaincre les grandes puissances que l'accord recherché sur le nucléaire iranien est dangereux pour sa sécurité. Pour ce faire, il compte sur l'influence de sa diplomatie aux États-Unis.
Alors que les négociations sur le nucléaire iranien ont échoué samedi 9 novembre, Israël compte bien jouer de son influence aux États-Unis pour que la reprise des discussions, prévue le 20 novembre, n’aboutisse pas à un accord.
Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, a ainsi affirmé en Conseil des ministres que son pays – ennemi juré de l’Iran – ferait "tout pour convaincre les grandes puissances et leurs dirigeants d'éviter de conclure un mauvais accord". Un nouveau discours est prévu dimanche soir à Jérusalem, lors duquel le chef du gouvernement devrait faire passer le même message.
Le ministre de l’Économie Naftali Bennett doit, lui, se rendre aux États-Unis mardi 12 novembre. "Nous allons mener une campagne aux États-Unis auprès de dizaines de membres du Congrès à qui j'expliquerai moi-même que la sécurité d'Israël est en jeu", a-t-il déclaré sur une radio militaire.
L'administration Obama mise en cause
"Si dans 10 ans, une bombe nucléaire cachée dans une valise explose à New York ou qu'un missile nucléaire s'abat sur Rome, on pourra dire que tout cela est à cause des concessions qui auront été faites" à l'Iran, a ajouté ce ministre, qui dirige un parti d'extrême-droite, le Foyer juif.
Selon le Premier ministre israélien, l'enjeu est de ne pas tomber dans la précipitation. "Je tiens à souligner que dans l'accord proposé, il n'y a pas de démentèlement d'une seule centrifugeuse, a-t-il affirmé. J'ai demandé aux dirigeants : pourquoi tant de précipitation ? Je leur ai suggéré d'attendre et de réfléchir sérieusement."
Selon le quotidien israélien Maariv (droite), les "dirigeants israéliens ont décidé de lancer une attaque contre l'administration américaine sur le dossier iranien". Certains responsables israéliens n’hésitent pas, en effet, à affirmer que c’est l’administration Obama qui est en cause. Dans "deux ans et demi, il y a aura quelqu'un d'autre à la Maison Blanche", a ainsi relevé le vice-ministre de la Défense, Danny Danon.
itDes efforts perdus d'avance ?
En attendant, Israël doit continuer à échanger avec l'administration en place. Le Premier ministre israélien devait ainsi être informé des discussions de Genève via une délégation de hauts responsables américains. Parmi eux, Wendy Shermann, qui a mené les négociations avec l'Iran.
Mais malgré les efforts de Benjamin Netanyahou, tous les experts parient sur la ratification, au bout du compte, d'un accord entre les grandes puissances et l'Iran. "C'est un choix stratégique de Barack Obama qu'Israël ne peut pas remettre en cause", a ainsi estimé un commentateur de la radio publique israélienne.
Le chef du gouvernement israélien semble lui-même atteint par la résignation : "Il ne faut pas nous faire d'illusion, il y a une volonté énorme de parvenir à un accord. J'espère que ce ne sera pas à n'importe quel prix. Et si il y a accord, il faut que ce soit un bon accord, pas un mauvais."
Avec dépêches