Un rassemblement de plusieurs centaines de personnes a eu lieu samedi à Oullins, près de Lyon, à l'appel du sénateur-maire UMP de la ville, contre la réquisition d'un terrain de la commune pour accueillir 300 demandeurs d'asile albanais.
"Non à la décision du préfet", peut-on lire sur la banderole qu'ils brandissent. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi 9 novembre en fin de matinée à Oullins, une commune limitrophe Lyon, pour protester contre la réquisition d'un terrain de la ville pour accueillir 300 demandeurs d'asile albanais.
Le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, avait pris le 18 octobre un arrêté réquisitionnant une ancienne friche SNCF, propriété du Grand Lyon située sur la commune d'Oullins, afin d'héberger jusqu'au 30 mars ces demandeurs d'asile.
"Ils y seront logés dans de bonnes conditions, dans des modules adaptés à l'hébergement provisoire des personnes sans abri, avec des chambres, sur un terrain gardienné", avait dit le préfet à l'AFP.
Manifestation à l'appel du maire UMP de la ville
Élément notable, c'est à l'appel du sénateur-maire UMP de la ville, François-Noël Buffet, que cette manifestation a eu lieu. Ce dernier s'oppose ouvertement à la décision du préfet. Selon lui, cette arrivée est très mal vécue dans cette ville de 26 000 habitants : "il faut être très prudent à ne pas exaspérer les gens pour qui la situation est déjà compliquée, il y a une vraie exaspération de la population", a-t-il déclaré.
Le sénateur de droite a déjà déposé une pétition signée par 6 500 personnes pour que le préfet retire sa décision, et a saisi la semaine dernière le tribunal administratif de Lyon en référé pour faire suspendre l'arrêté de réquisition. Le recours doit être examiné jeudi 14 novembre.
Dans un discours, applaudi par la foule, François-Noël Buffet a déploré samedi que le choix du préfet se soit porté "sans concertation suffisante" sur Oullins, "qui accueille déjà 225 demandeurs d'asile dans des foyers et hôtels", selon la mairie. Le terrain réquisitionné lui paraît également peu adapté.
Le rassemblement s'est déroulé dans le calme à l'exception d'une brève échauffourée entre une dizaine de contre-manifestants d'extrême gauche et les forces de l'ordre qui les ont chargés, vers 11h20.
Le FN présent au rassemblement
Dans un communiqué distinct, le Front national avait de son côté également appelé à participer au rassemblement, estimant que la ville de Lyon se "débarrassait de ses pauvres" en les installant à Oullins.
Le candidat du FN aux municipales, Jean-Marc Chevillard, était présent aux côtés "d'une cinquantaine de sympathisants et colistiers", selon la fédération FN du Rhône. Il n'a pas pris la parole.
À l'heure actuelle, les 300 demandeurs d'asile, en situation régulière, résident depuis juillet dans un campement insalubre sous un pont d'autoroute, le Pont Kitchener, qui traverse la gare de Lyon-Perrache, sans eau ni sanitaires. Le juge des référés, saisi par le Grand Lyon, avait ordonné le 23 octobre l'expulsion sans délai de ce campement.
Avec dépêches